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L’abattoir r transformé pour produire duire du cannabis

- MARTIN MÉNARD mmenard@ laterre.ca @menard.journalist­e Que pensez-vous de l’achat de Levinoff-Colbex pour la production de cannabis? tcn@laterre.ca

Des investisse­urs québécois viennent de mettre la main sur les installati­ons de l’ancien abattoir Levinoff-Colbex pour y produire du cannabis récréatif et du chanvre industriel.

Plusieurs millions de dollars seront investis pour transforme­r le bâtiment en une zone de production de haute technologi­e. « On est très motivés à en faire un fleuron québécois de la production de chanvre et de cannabis », lance Louis Raîche, directeur général de l’entreprise Chanvre indien du Québec inc., qui, paradoxale­ment, a été auparavant inspecteur-chef aux enquêtes criminelle­s à la Sûreté du Québec.

Changement de vocation bénéfique

La municipali­té de Saint-Cyrillede-Wendover, au Centre-duQuébec, était propriétai­re de l’ancien abattoir Levinoff-Colbex. La vente effectuée la semaine dernière à Chanvre indien du Québec réjouit la mairesse. « Ça pourrait devenir le principal employeur de la région, avec une centaine d’emplois bien rémunérés. Les revenus de taxes foncières d’environ 30 000 $ seront aussi les bienvenus », affirme Hélène Laroche. La mairesse indique que la municipali­té avait acquis l’ancien abattoir du syndic pour une somme avoisinant les 200 000 $. Ce montant incluait également une terre agricole de 80 hectares. Sans préciser le montant de la présente transactio­n, Mme Laroche rapporte que la municipali­té est « rentrée dans ses frais ». De plus, les citoyens se sont montrés heureux de ce changement de vocation, qui devrait générer moins d’odeurs et de trafic que l’ancien abattoir.

Chez Chanvre indien du Québec, Nicolas Rudloff, le directeur des opérations, a mentionné qu’il s’agissait d’un « changement de paradigme ». Passer d’un abattoir à une production végétale de chanvre et de cannabis « était plus porteur ».

Un passé douloureux

Chose certaine, le dernier épisode de l’abattoir Levinoff-Colbex a fait perdre des millions de dollars aux producteur­s de bovins et aux contribuab­les. Rappelons que les frères Cola avaient vendu, en 2005, l’abattoir Levinoff-Colbex à la Fédération des producteur­s de bovins du Québec (FPBQ) pour la rondelette somme de 62,5 M$. Le gouverneme­nt avait prêté 19 M$ à la FPBQ pour cette transactio­n, en plus de garantir une marge de crédit de 10 M$. L’abattoir a mis fin à ses activités en 2012 et a été démantelé en 2014.

Un rapport rendu public en 2014 par le ministère de l’Agricultur­e a conclu que les frères Philip et Jack Cola se sont versé un salaire de 10 M$ sur cinq ans ainsi que des bonis, et auraient utilisé plus de 2,7 M$ en budget de promotion sans fournir de pièces justificat­ives, et ce, pour continuer de gérer l’abattoir LevinoffCo­lbex après l’avoir vendu à la Fédération.

Après avoir été un fiasco financier, l’ancien abattoir Levinoff-Colbex abritera une production de chanvre et de cannabis.

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La municipali­té de Saint-Cyrille-de-Wendover, au Centre-du-Québec, était propriétai­re de l’ancien abattoir Levinoff-Colbex jusqu’à la vente à Chanvre indien du Québec.
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