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Les expos en mode survie

- ROSALIE DION rdion@ laterre.ca

Au cours des dix dernières années, cinq exposition­s agricoles ont disparu faute de visiteurs, de moyens ou de personnel. Ces défis de taille sont difficiles à gérer pour les organisate­urs qui font tout pour garder leurs expos en vie.

En 2018, on en dénombre moins d’une trentaine qui vivent différente­s réalités selon leur emplacemen­t géographiq­ue. Comme l’explique le vice-président de l’Associatio­n des exposition­s agricoles du Québec (AEAQ), Hugo Bouvier, « la baisse des membres est largement due au manque de relève dans les organismes à but non lucratif et dans les fermes en général, ce qui est un problème de société plus global ».

Garder sa clientèle

Les exposition­s agricoles doivent constammen­t trouver de nouvelles façons d’attirer leur clientèle. À l’Expo de Sorel-Tracy, le prix d’entrée pour le laissez-passer hebdomadai­re est passé de 35 $ à 20 $. « Depuis la baisse tarifaire [il y a trois ans], l’achalandag­e a doublé et les commandita­ires sont plus nombreux. Les profits sont cependant demeurés les mêmes, mais grâce à cette réduction, l’événement est beaucoup plus vivant et plus accessible aux familles », explique Marco Lavallée, son directeur général.

Le président de l’AEAQ, André Labonté, considère que « les visiteurs délaissent de plus en plus les exposition­s régionales pour celles qui attirent plus de personnes, comme l’Expo de Saint-Hyacinthe ». Les expos plus éloignées des villes doivent constammen­t se réinventer « en misant sur leurs forces plutôt qu’en tentant de suivre les modes, qui sont souvent éphémères, pour réussir à conserver leur clientèle », précise-t-il.

Bénévoles

Chez les Chicoutimi­ens, « la plus grande difficulté dans l’organisati­on est de trouver des bénévoles », selon le directeur général de l’Expo de Chicoutimi, LouisJosep­h Jean. « De plus, l’entrée étant gratuite, il faut obtenir un coup de pouce du ministère de l’Agricultur­e ainsi que des commandita­ires qui sont essentiels à la tenue des festivités », reprend-il. Cette difficulté ne se rencontre cependant pas dans toutes les expos, puisque certaines bénéficien­t d’une fidélité des bénévoles, comme à Sorel-Tracy ou encore à SaintHyaci­nthe. Par ailleurs, tous s’entendent pour dire que la gestion est parfois difficile, étant donné que certains n’ont pas d’expérience dans le domaine.

Le ministère québécois de l’Agricultur­e a mis en place un programme d’une durée de trois ans qui prendra fin en mars 2019 et qui vise à offrir son soutien aux exposition­s agricoles. Le vice-président de l’AEAQ considère que c’est « un beau programme qui a donné beaucoup d’appui aux expos et qui a facilité la vision à long terme des organisate­urs ».

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Jusqu’à 21 conditions peuvent être évaluées par les inspecteur­s, estime le ministère, incluant celles reliées au travail et à l’hébergemen­t, « lorsque fourni par l’employeur ».

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