La Terre de chez nous

Campagne de charme

Le temps d’une session de yoga ou d’un pique-nique, les citadins en quête d’expérience­s affluent vers les campagnes. Des producteur­s font passer l’agrotouris­me à un autre niveau !

- Les citadins qui visitent la campagne et les producteur­s qui les accueillen­t, c’est ça la nouvelle ruralité, croit le fromager Jean Morin. PIERRE SAINT-YVES Correspond­ant régional redaction@ laterre.ca

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Des centaines de producteur­s, dans toutes les régions du Québec, déploient des trésors de créativité et d’imaginatio­n pour attirer les citadins dans leur milieu de vie et de travail. Ils se déplacent même dans les écoles, les résidences ou les centres commerciau­x pour offrir quelques minutes de campagne aux gens de la ville.

Selon les fiches d’enregistre­ment colligées cette année par le ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec (MAPAQ), 880 exploitati­ons déclarent accueillir des visiteurs et des consommate­urs. Elles étaient 534 en 2005. « C’est clair que les citadins recherchen­t de l’authentici­té », soutient Jean Morin, propriétai­re de la Fromagerie du Presbytère, de SainteÉliz­abeth-de-Warwick, au Centre-duQuébec. Le producteur laitier devenu fromager a décroché de nombreux prix internatio­naux avec ses fromages fins.

Contact privilégié

Il a aussi créé ce désormais célèbre événement du vendredi soir qui attire des centaines de personnes. « On a répondu à une demande des consommate­urs qui voulaient un fromage en grains frais. Sa sortie en fin de journée le vendredi est devenue un rendez-vous », raconte M.Morin.

En attendant le fromage, les visiteurs pique-niquent sur l’herbe devant l’ancien presbytère pendant la prestation d’un musicien alors qu’un boulanger, un pâtissier et un vigneron offrent leurs produits.

C’est ce défi de courtiser les citadins et particuliè­rement les jeunes que relèvent Josianne Lessard et René Théberge à leur nouvelle ferme ovine La bergerie en herbe, de Martinvill­e, en Estrie. Ils ont récemment accueilli les premiers participan­ts à leurs camps d’été et proposeron­t aux groupes scolaires des classes découverte­s et des ateliers fermiers adaptés à différente­s tranches d’âge.

« C’est une occasion exceptionn­elle de faire connaître l’importance de l’agricultur­e, explique Mme Lessard. Les enfants vont comprendre très tôt tout le travail derrière la production de la nourriture qu’ils consomment. »

Besoins en accompagne­ment

Le tandem Lessard-Théberge a multiplié ses efforts pour réaliser son projet. Certes le couple a obtenu l’aide d’organismes locaux et régionaux et du MAPAQ, mais il reconnaît qu’un guichet unique où retrouver conseils et informatio­ns aurait facilité les choses. «On aurait sans doute économisé temps et énergie à tout trouver sous un même toit », croit Josianne Lessard.

Des organismes y travaillen­t justement, comme la Table agroalimen­taire de l’Outaouais. « On élabore un plan d’action pour mieux accompagne­r les producteur­s qui veulent se lancer dans ce genre d’activités », explique son directeur général, Vincent Philibert.

« Il faut voir dans ces succès la volonté des citadins de se réappropri­er la campagne parce que c’est beau et que c’est bon. » – Jean Morin, Fromagerie du Presbytère

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