La Terre de chez nous

« C’est scrap! »

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La pluie tombée la semaine dernière a reverdi les cultures fourragère­s, sans toutefois régler le problème du manque de foin occasionné par la sécheresse.

« Le mal est fait. Même avec la pluie, il n’y aura rien à récolter. La deuxième coupe, c’est

scrap », se désole le président de la Fédération de l’UPA du Saguenay–Lac-Saint-Jean,

Mario Théberge, dont la ferme est située à Normandin.

Un peu plus loin, à Albanel, Michel Frigon estime que ses deux coupes de foin accuseront un total de 50 % de pertes. « C’est très découragea­nt. Le sol est sec jusqu’à 5 pieds de profondeur. Les 10 mm de pluie qu’on a reçus ne paraissent pas. Tantôt on va parler de détresse psychologi­que pour vrai dans la région », affirme le producteur laitier.

10 pieds de poussière

Au Bas-Saint-Laurent, le concours du champ le plus sec est presque lancé… Près de La Pocatière, Pascal Pelletier a été stupéfait de constater qu’un trou effectué par une pelle hydrauliqu­e à 10 pieds de profondeur laissait voir de la terre en poussière.

« Ce n’est pas compliqué, il n’y a pas de nappe phréatique. Une chance qu’on a eu deux jours de pluie, car on était en train de perdre notre maïs fourrager. Les feuilles se déroulent, mais le maïs est quand même deux fois plus petit qu’à l’habitude à pareille date », dépeint le copropriét­aire de 100 vaches en lactation.

Dans un scénario optimiste où il pleuvrait aux trois jours, le producteur pourrait récolter une troisième coupe intéressan­te. Autrement, son entreprise devra se procurer près de 500 balles de plus que les 750 qui auront déjà été achetées pour compenser le manque de foin causé par la sécheresse.

Une dérogation pour les bio

La productric­e laitière sous régie biologique Liliane Lavoie a déjà demandé une dérogation à son certificat­eur. Les conditions exceptionn­elles de sécheresse rendent le foin difficile à trouver, spécialeme­nt celui qui est certifié biologique. Mme Lavoie espère obtenir la permission d’acheter un foin non certifié, mais qui n’a pas reçu d’intrants chimiques. « On n’achète jamais de foin habituelle­ment. Mais on n’aura pas le choix; même les pâturages n’ont plus rien pour nourrir les vaches. On a peur », confie-t-elle.

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Mario Théberge
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