La Régie refuse un incitatif à la récolte des prix
La Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec refuse aux Producteurs de grains du Québec (PGQ) le droit d’imposer aux agriculteurs une contribution de 0,50 $ la tonne, laquelle visait à encourager la diffusion de leur prix de vente. La décision a été rendue le 17 juillet.
Les PGQ prévoyaient remettre une partie de cette contribution aux agriculteurs qui accepteraient de diffuser le prix de vente de leurs récoltes, ce qui aurait eu pour effet de pénaliser ceux qui ne le font pas.
Alimenter le SRDI
Selon les PGQ, le Système de recueil et de diffusion de l’information (SRDI) permet aux producteurs de mieux connaître les prix offerts par les acheteurs et ainsi de mieux négocier la vente de leurs grains. Mais seulement 2 606 agriculteurs sur près de 9 500 transmettent les données de leurs transactions au SRDI, ce qui représente moins du tiers du volume total négocié. Les PGQ voulaient donc inciter davantage les producteurs à alimenter le SRDI.
Des réactions
Après cinq représentations devant la Régie, ponctuées de démarches qui se sont étalées sur une période de deux ans et demi, les PGQ en sortent déçus. « Notre proposition n’a pas été retenue, mais ça ne change rien au SRDI, commente Yves Clavel, directeur adjoint. La cueillette et la diffusion de l’information sur le prix des grains continuent comme avant. On ne pense pas porter la décision en appel, mais on va travailler sur d’autres solutions. » À cet égard, les PGQ n’excluent pas la possibilité de demander l’aide des instances gouvernementales pour obtenir le prix des transactions de grains des producteurs.
Les Céréaliers du Québec se sont opposés à cette contribution. Jacques Cartier, administrateur de l’organisation, se dit satisfait de la décision de la Régie. « C’est une victoire, mais une victoire malheureuse, car les PGQ ont dépensé énormément de temps et d’argent en ressources humaines dans ce dossier. C’est de l’argent des agriculteurs contre les agriculteurs », juge-t-il. Lui-même producteur d’environ 7 000 tonnes de grains, il n’utilise pas le SRDI et dénonce le fait qu’il aurait ainsi perdu près de 3 500 $ annuellement en contribution si la demande avait été acceptée par la Régie.