La Terre de chez nous

Les Potagers partagés : une coop sans patron

- ROSALIE DION rdion@ laterre.ca

Depuis maintenant deux ans, personne n’est formelleme­nt à la tête de la ferme coopérativ­e Les Potagers partagés. Cette façon de gérer la petite entreprise permet de rapprocher les employés et de créer des amitiés, éléments centraux de la philosophi­e de travail de la coop.

Le but d’un tel fonctionne­ment est de « défaire les relations hiérarchiq­ues entre employé et employeur pour créer une relation égalitaire », explique le néo-Gaspésien et cofondateu­r Antoine Boissé-Gadoury. Avec sa collègue Audrey Boisvert, ils ont mis sur pied le projet de coopérativ­e il y a deux ans, et leurs méthodes semblent être efficaces puisqu’aucun conflit n’est survenu à ce jour.

Des bases solides

Bâtir une ambiance de travail basée sur la complicité et les relations d’amitié fait partie des objectifs premiers de la coopérativ­e. C’est à travers des journées thématique­s organisées chaque semaine, des parties de ballon canadien le vendredi après-midi et des fêtes de l’amitié pay- sanne que des liens se tissent entre les employés, ce qui évite les différends.

« Cette semaine, la mère de l’un des travailleu­rs viendra nous aider dans le champ. C’est pourquoi nous aurons une journée thématique où tous parleront espagnol, raconte le cofondateu­r. Je ne parle pas un mot d’espagnol; ça risque d’être très drôle. » La semaine dernière, c’était plutôt une journée dédiée aux jurons. « Parfois, on se déguise, tout dépendamme­nt du thème. »

Certaines difficulté­s

Bien que ce modèle dénué de tête dirigeante puisse sembler idéal, il est « très compliqué à gérer ». En effet, Antoine Boissé-Gadoury explique que les employés ont l’habitude du modèle traditionn­el où les relations de pouvoir sont bien définies. « On remarque cependant une rétention des membres grâce à ce système. Au début de la saison, il faut vraiment apprendre à lâcher prise et à faire confiance aux nouveaux employés qui n’ont pas toujours de l’expérience, mentionne-t-il. Cette confiance-là ne se bâtit pas uniquement dans le travail, mais aussi dans les activités. »

Les conflits sont rares au sein des Potagers partagés. Les cofondateu­rs ont toutefois décidé de mettre sur place un programme de résolution de conflits en trois étapes nommé le Lampadaire. Les trois questions posées sont les suivantes : Comment vas-tu? Quelle est ma relation avec toi? et Comment la vois-je dans le futur? Ce programme a été rendu obligatoir­e deux fois par année pour assurer des relations saines au sein de l’équipe de travail.

Les légumes des Potagers partagés sont donc récoltés dans la bonne humeur, dans une ambiance propice à une communicat­ion saine.

La ferme coopérativ­e Les Potagers partagés a été sélectionn­ée par le Centre d’emploi agricole de la Fédération de l’UPA Gaspésie-Les Îles pour représente­r cette région dans le cadre de Ma ferme, mon monde, la bonne idée en gestion des ressources humaines, une initiative d’AGRIcarriè­res.

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Les journées thématique­s permettent de tisser des liens entre les employés.

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