La Terre de chez nous

Engouement monstre pour les mariages à la ferme

L’industrie du mariage a un nouveau lieu chouchou : la ferme! L’enthousias­me est tel que les premiers producteur­s à s’être lancés dans l’aventure sont bookés pour plusieurs années.

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@ laterre.ca @MyriamLapl­anteE

Avec des agendas remplis jusqu’en 2020 et des centaines de demandes refusées, se marier à la ferme est décidément la tendance de l’heure! Incursion au coeur de cette lucrative industrie, de plus en plus populaire chez les agriculteu­rs de la province, qui y voient une opportunit­é d’affaires.

À Lévis, l’agenda de la Ferme Genest est pratiqueme­nt rempli jusqu’en 2020 et dans les Laurentide­s, le propriétai­re d’une exploitati­on « victime » de sa popularité a refusé plus d’une centaine de demandes de location de sa grange. D’ailleurs, Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) reçoit beaucoup de demandes d’autorisati­on pour des activités autres qu’agricoles qu’elle attribue directemen­t aux mariages, un phénomène qu’elle n’observait pas encore il y a tout juste un an.

Un bénéfice de 20 000 $

Lise Villeneuve, de la Ferme Brylee à Thurso, a fait un bénéfice net de 20 000 $ en louant sa grange aux couples de 2016 à 2017. « C’est rentable parce que les gens n’ont pas peur de dépenser pour leur mariage », indiquait-elle en février à La Terre. D’ailleurs, si les producteur­s interviewé­s ne divulguent pas leurs chiffres, tous confirment que l’investisse­ment est rentable.

À Lévis, Laura Genest a utilisé sa prime à l’établissem­ent il y a trois ans pour agrandir le pavillon censé accueillir les groupes scolaires et les mariages. Elle a une vingtaine de disponibil­ités par année, et sa popularité est telle que les couples changent la date de leur mariage pour avoir la salle. Au Saguenay, les propriétai­res des Jardins de Sophie ont accueilli leurs deux premiers mariages cet été dans le nouveau pavillon bâti de leurs mains. Sophie Gagnon n’exclut pas, comme projet de retraite, de réorienter les activités de la ferme en fonction de celles du bâtiment.

Deux métiers

Organiser des mariages peut s’avérer complexe pour les producteur­s agricoles. Néophyte, Sophie Gagnon apprivoise la gestion des événements tout en exploitant son entreprise maraîchère biologique. Pour le producteur des Laurentide­s qui a tenu à rester anonyme, le principal défi est le manque de sommeil. « C’est difficile physiqueme­nt de se coucher à 4 ou 5 h du matin [pendant les 15 fins de semaine de l’été]. Ce sont des entrées d’argent, mais dans mon cas, je ne ferai pas ça pendant plusieurs années encore », explique celui qui trouve aussi exigeant de devoir gérer les situations d’abus d’alcool.

Contrairem­ent à ce que l’on pourrait croire, l’hébergemen­t ne semble plus être un frein à la tenue de mariages à la campagne, puisque de plus en plus de logements sont offerts sur différente­s plateforme­s comme Airbnb.

Que pensez-vous du fait de complément­er sa production en accueillan­t des mariages à la ferme ? tcn@laterre.ca

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Que ce soit à la ferme, dans un vignoble ou encore dans une grange, les Québécois délaissent de plus en plus les mariages convention­nels pour opter pour un type de célébratio­n plus personnali­sé.
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L’engouement pour les mariages à la ferme est tel que plusieurs agriculteu­rs ont décidé de louer leur grange ou de construire un bâtiment pour y accueillir les mariés au plus beau jour de leur vie.
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