La Terre de chez nous

Jean-François Lisée se positionne

Dans le cadre des élections de 2018, La Terre publie une entrevue avec les chefs des quatre partis politiques qui se disputeron­t le pouvoir le 1er octobre prochain. Cette semaine, Jean-François Lisée, du PQ.

- THIERRY LARIVIÈRE tlariviere@ laterre.ca

Un gouverneme­nt du Parti québécois (PQ) ne signerait pas le nouveau Partenaria­t transpacif­ique global et progressis­te afin de se donner un « rapport de force » avec le fédéral. « On ne signera pas sans avoir de compensati­on », a assuré JeanFranço­is Lisée, en entrevue à La Terre à son bureau de Montréal en compagnie du critique agricole André Villeneuve.

Le chef du PQ reproche au gouverneme­nt actuel de ne pas avoir fait d’alliance avec l’Ontario de façon à se montrer « intraitabl­e » dans les négociatio­ns commercial­es sur la gestion de l’offre et le secteur de l’automobile. « C’est clair que le Québec est le maillon faible [dans les négociatio­ns] », estime Jean-François Lisée, en faisant notamment allusion au début de concession évoquée récemment par le premier ministre Trudeau.

Taxes

« On veut déplafonne­r le programme [de crédit de taxes foncières agricoles] », indique d’emblée Jean-François Lisée, qui dénonce le « déni » du gouverneme­nt actuel relativeme­nt aux problèmes de ce programme. « Il faut rediscuter avec les municipali­tés », dit-il, ajoutant qu’il faut aussi tenir compte des transactio­ns privées, souvent familiales, pour mieux déterminer la valeur réelle des terres. L’objectif est que les taxes sur les terres réintègren­t une « zone raisonnabl­e » et ne nuisent pas à la relève.

Terres

« Notre objectif est de lutter contre une hausse exagérée de la valeur des terres », mentionne M. Lisée, reprochant aux libéraux d’avoir donné une « passe gratuite » à Pangea, et aux caquistes d’être trop proches de l’homme d’affaires Charles Sirois, l’un des fondateurs de ce fonds.

Pour aider la relève à s’acheter une terre, le PQ promet de mettre sur pied un fonds d’investisse­ment pour la relève agricole amélioré (FIRA+) mieux financé et plus accessible. Jean-François Lisée considère aussi s’inspirer de l’exemple de la Saskatchew­an qui a exclu tous les fonds de retraite de l’achat de terres agricoles.

Le PQ entend conserver la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles et redonner des moyens à la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) afin de diminuer les délais avant une décision.

Politique agroalimen­taire

Un gouverneme­nt du PQ conservera­it la politique bioaliment­aire déjà adoptée et la bonifierai­t en la modifiant et en lui donnant plutôt le nom d’« agroalimen­taire ». « On veut reprendre notre poli- tique de souveraine­té alimentair­e et la pousser plus loin », indique M. Lisée. La politique d’achat local des institutio­ns publiques serait ainsi relancée. « On veut redonner à La Financière agricole du Québec son mandat de développem­ent », laisse-t-il entrevoir.

Le PQ mise aussi sur une certaine « souplesse réglementa­ire » pour favoriser la petite agricultur­e diversifié­e. Le parti travailler­ait notamment à revoir les seuils de production hors quotas de la gestion de l’offre de façon « consensuel­le » avec les producteur­s en place.

Environnem­ent

« On va lever le moratoire [sur les superficie­s en culture] parcelle par parcelle », promet le chef du PQ, condamnant l’approche mur à mur qui ne tient pas compte des progrès réalisés dans divers secteurs. Le projet de règlement sur les milieux humides est considéré comme « déraisonna­ble » dans sa forme actuelle et serait revu avec le milieu.

Salaire et main-d’oeuvre

Le parti promet de hausser le salaire minimum à 15 $ d’ici la fin 2022. JeanFranço­is Lisée annonce qu’il mettrait en place un « fonds de soutien » pour les entreprise­s plus touchées par cette augmentati­on, dont celles du secteur agricole.

Pour la pénurie de main-d’oeuvre, le PQ promet d’instaurer une politique d’immigratio­n donnant un avantage aux étrangers qui choisiraie­nt d’avance d’accepter une offre d’emploi en région. Un immigrant sur quatre devrait aller en région.

Jean-François Lisée compte enfin faire des pressions pour rendre « plus rapide et efficace » le Programme des travailleu­rs étrangers temporaire­s et faciliter la rétention de ces travailleu­rs lorsqu’ils le souhaitent.

« On va lever le moratoire [sur les superficie­s en culture] parcelle par parcelle », promet le chef du PQ.

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 ??  ?? Jean-François Lisée se décrit comme « le petit gars de Thetford Mines » et rappelle qu’il a conseillé Lucien Bouchard au Sommet des décideurs de l’agroalimen­taire en 1998.
Jean-François Lisée se décrit comme « le petit gars de Thetford Mines » et rappelle qu’il a conseillé Lucien Bouchard au Sommet des décideurs de l’agroalimen­taire en 1998.

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