La Terre de chez nous

Une relève inattendue

- ROSALIE DION rdion@ laterre.ca

« Ça “veau” la peine. » Tels sont les mots qui accrochent l’oeil des passants dans le rang de la Côte-Double, où se trouve la ferme de Johanne Larose et d’Alain Mailloux. Elle a été baptisée « Joalin », un clin d’oeil à la troisième génération d’agriculteu­rs, qui laisse maintenant place à la suivante.

Depuis 2017, les parents peuvent compter sur l’expertise de leur fils Vincent, fraîchemen­t diplômé en agroéconom­ie de l’Université Laval, pour assurer la pérennité de l’entreprise familiale, une relève à laquelle ils ne s’attendaien­t pas. « Je ne leur avais pas mentionné mon intérêt pour éviter qu’ils se fassent des attentes et que je me sente obligé », mentionne-t-il. Son désir de prendre les rênes de l’entreprise dans laquelle il a grandi s’est tout simplement imposé à lui. « Je ne m’étais jamais vu quitter la ferme et faire autre chose, puisque j’ai grandi ici. »

Apprendre à déléguer

« Notre force, entre nous trois, c’est la communicat­ion », mentionne fièrement la mère. « Ça a l’air quétaine à dire, mais c’est tellement important de se parler pour savoir ce que l’autre veut et être au courant quand ça ne fonctionne pas », ajoute son fils avec humour. Cette bonne communicat­ion a été le fruit d’un travail de chacun des membres de la famille. « Mon père et moi, on a le même caractère fort. Les premières années, nous avons vraiment dû nous adapter. Avec le temps, tout le monde a appris à travailler ensemble », renchérit-il.

« Entre nous, c’est une collaborat­ion : la formulatio­n des phrases est vraiment importante, explique Mme Larose. Il faut savoir utiliser les bons mots. Au lieu de dire “tu devrais faire ça”, c’est mieux de dire “on devrait faire ça”. » Chaque dîner est consacré à un petit conseil d’administra­tion, où toute la famille se tient à jour, un moment important dans l’horaire de la journée.

Mettre sur pied un plan de relève n’a pas été une mince tâche pour la famille. Cependant, le père affirme qu’« il ne faut pas s’inquiéter que ça prenne du temps; ça permet d’être certain de savoir ce que l’on veut ». Les parents ont dû faire des sacrifices pour laisser une place de choix à leur fils, mais il est maintenant actionnair­e de 20 % de la ferme.

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Depuis trois ans, la famille a commencé à cultiver du soya et de la semence de blé.
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Au cours des 16 premières années, la ferme était spécialisé­e en production laitière.

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