La Terre de chez nous

L’accord États-Unis–Mexique met la pression sur le Canada

- THIERRY LARIVIÈRE tlariviere@ laterre.ca @LariviereT

Les derniers éléments cruciaux pour un nouvel Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), dont la gestion de l’offre, étaient toujours sur la table à Washington au moment de mettre sous presse le 31 août.

L’accélérati­on des négociatio­ns est survenue après que Donald Trump eut annoncé une entente bilatérale avec le Mexique le lundi 27 août. L’intransige­ant président des États-Unis a par la suite ordonné au Canada de se joindre à cette entente de principe avant le 31 août, sans quoi il allait imposer un tarif sur les automobile­s canadienne­s. Le président et des membres de son équipe ont insisté une fois de plus pour que le Canada cède sur la question du lait.

Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères, s’est rendue à Washington avec son équipe pour mener des pourparler­s intensifs dans les bureaux du secrétaire américain au Commerce (USTR). Les négociatio­ns ne se déroulaien­t pas dans un hôtel ou un centre de congrès, comme habituelle­ment, et très peu de personnes pouvaient se rendre physiqueme­nt sur les lieux.

L’accord États-Unis–Mexique comportait un compromis important sur la question des salaires et de l’origine des pièces dans le secteur automobile. L’industrie automobile canadienne pouvait respirer.

Le compromis mexicain contenait toutefois aussi des clauses agricoles. L’USTR a mentionné qu’il faudra « assurer la transparen­ce du soutien domestique et des programmes de gestion de l’offre ». De plus, l’accord de principe États-Unis–Mexique annonce que les tarifs sur les produits agricoles entre ces deux pays « vont demeurer à zéro ». Les deux pays se sont également entendus sur la classifica­tion du grain et la compositio­n des fromages.

Les éléments publiés par l’USTR ne sont pas très détaillés et l’on indique en introducti­on qu’il s’agit d’un « accord de principe préliminai­re », qui doit encore être finalisé, puis implanté.

La table était mise pour les négociateu­rs canadiens qui avaient quatre jours pour tenter de redresser la barre et de ne pas se faire imposer tous les compromis avalisés par le Mexique.

Tollé au Québec

Avant le front commun du 31 août (voir texte ci-contre), la riposte aux visées de Donald Trump s’est organisée rapidement.

« J’ai entendu je ne sais plus combien d’échéances dans cette négociatio­n! Si ce n’est pas terminé le 31 août, ça va continuer », a tempéré Marcel Groleau, le 28 août, en faisant remarquer que le président Trump « se met lui-même de la pression » dans un contexte où il a un grand besoin d’une bonne nouvelle.

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Donald Trump a menacé d’imposer un tarif sur les automobile­s canadienne­s si le Canada refusait de se joindre à l’entente de principe entre les États-Unis et le Mexique.
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