La Terre de chez nous

Québec veut retirer l’agricultur­e de la baie Lavallière

- THIERRY LARIVIÈRE tlariviere@ laterre.ca

Québec vient de publier un décret qui autorise le rachat de 451 lots, dont 110 sont cultivés, dans la plaine inondable 0-2 ans de la baie Lavallière afin de permettre le « retrait graduel de la pratique agricole dans la baie Lavallière ».

Selon la Fédération de l’UPA de la Montérégie, le prix offert jusqu’à maintenant pour ces terres des municipali­tés de Yamaska, Saint-Robert, Sorel-Tracy et Sainte-Anne-de-Sorel est inférieur de plus de 20 000 $ l’hectare à la moyenne du marché.

Le décret publié le 29 août cite l’avis de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) du 15 mars dernier sur ce projet. Selon les détails contenus dans cet avis, les terres acquises doivent être fusion- nées au domaine de l’État ou faire l’objet d’une servitude de conservati­on. Dans ce dernier cas, il faudra se limiter aux activités suivantes : foresterie, acéricultu­re, cultures pérennes sans intrants ni travail du sol.

Des offres insuffisan­tes

« Il y a déjà un agent du MAPAQ qui se promène en faisant des offres aux producteur­s et aux nonproduct­eurs », affirme François Thomas, aménagiste à la Fédération. Ce dernier ajoute qu’un groupe de producteur­s a mandaté l’UPA pour les représente­r dans ce dossier afin de « continuer à faire de l’agricultur­e ». François Thomas précise que les offres reçues jusqu’à maintenant concernent des parcelles précises et non des terres entières et que les montants offerts « ne se rapprochen­t même pas de la valeur du marché ». Selon La Financière agricole du Québec, le prix moyen des terres en culture en 2017 était de 34 000 $ l’hectare en Montérégie-Est contre des offres à 13 000 $ rapportées par la fédération régionale.

Le cabinet du ministre Laurent Lessard n’était pas en mesure d’expli- quer les intentions du ministère au moment de publier. On ne sait pas si ces offres volontaire­s de rachat pourraient être suivies d’expropriat­ions. Pour le moment, il est question d’un plan d’accompagne­ment volontaire, mais le décret autorise « le lotissemen­t et l’aliénation des lots ou parties de lots situés en zone agricole ».

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Des producteur­s de la baie Lavallière se plaignent depuis des années des problèmes de drainage causés, selon plusieurs, par un barrage mal entretenu.

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