Bleuets sauvages à 0,33 $ la livre : ça ne passe pas!
Les acheteurs de bleuets ont fait savoir que le prix final offert pour les bleuets récoltés en 2017 sera de 0,33 $ la livre; un montant qui ne satisfait aucunement les membres du Syndicat des Producteurs de Bleuets du Québec (SPBQ).
« On n’accepte pas ça et nous aurons 20 jours pour s’entendre sur un autre prix après quoi nous irons devant la Régie [des marchés agricoles et alimentaires du Québec] pour faire respecter notre droit de vérifier », exprime le président du SPBQ Daniel Gobeil.
Il mentionne que les faibles prix font mal aux producteurs et que la convention de mise en marché n’a jamais été respectée. Celle-ci donne le droit aux producteurs de faire vérifier par une tierce personne les coûts réels de transformation des acheteurs, « mais les acheteurs jouent sur les mots quand c’est le temps d’aller voir leurs livres et je présume qu’on n’a pas le juste prix », dépeint Daniel Gobeil, qui demande un prix de 0,55 $/lb.
Situation mondiale
Jean-Eudes Senneville, un administrateur influent de l’acheteur et transformateur Bleuets sauvages du Québec, répond que le prix de 0,33 $ « ne pourra pas être négocié à la hausse. C’est une situation mondiale où la production de bleuets a atteint 3 milliards de livres. C’est ce qui explique la baisse de prix. Avec toutes les nouvelles bleuetières qui arrivent en Chine, je prétends que la production mondiale va atteindre 4 milliards de livres », analyse-t-il.
Quant à la volonté du Syndicat de porter leur cause devant la Régie, M. Senneville dit que des producteurs ont déjà accès à ses coûts de transformation. « Mais, on est en compétition avec les Maritimes et le Maine! C’est sûr qu’on ne peut pas étaler tous nos chiffres sur la place publique », nuance M. Senneville, lors d’une entrevue précédente. Il ajoute que la faible récolte cette année contribuera à stabiliser les prix.
Un troisième joueur
Des producteurs de bleuets ont fondé la Coopérative Grand Bleu qui a l’ambition de construire leur propre usine de transformation. L’arrivée éventuelle de ce troisième acheteur fait plaisir à M. Gobeil, qui y voit l’opportunité pour les producteurs de « connaître ce qu’on se fait cacher depuis 20 ans, c’est-à-dire les coûts de transformation du bleuet ».