Un programme de dépistage boudé
Un programme fédéral aurait pu éviter la chute de l’élevage Cerfs de Boileau, mais il est jugé tellement contraignant qu’il est bien peu utilisé par les éleveurs de cerfs rouges et de wapitis.
Le gestionnaire Denis Ferrer explique que le Programme volontaire de certification des troupeaux (PVCT) exige une tenue d’inventaire du troupeau en présence d’un vétérinaire. Une mesure impossible à réaliser sur ses sites d’élevage. « Les 3 500 animaux étaient répartis dans de vastes habitats naturels composés à 75 % de forêt », plaide-t-il.
Le président de l’Association cerfs rouges du Québec, Gervais Therrien, abonde dans le même sens. « C’est beaucoup de paperasse et c’est tellement sévère comme programme que la plupart des éleveurs qui s’y étaient inscrits ont débarqué », explique-t-il. L’éleveur de wapitis et président de l’Association des éleveurs de wapitis du Québec, Mark Hébert, affirme que l’adhésion au protocole du programme fédéral aurait peut-être permis de relever plus tôt la présence de la maladie et d’éviter la c o n t a mi n a t i o n du site. « Des animaux morts, il y en a toujours. Le fait d’être obligé de vérifier l’inventaire et de faire analyser rapidement les animaux morts, c’est le meilleur moyen de ne pas avoir de problème avec la maladie. Aux Cerfs de Boileau, la maladie était peut-être présente depuis un moment et ils ne le savaient pas », mentionne le président.
Au début des années 2000, le secteur du wapiti a subi de lourds dommages après la découverte, dans l’Ouest canadien, d’animaux atteints de la maladie débilitante chronique des cervidés.