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DuBreton bio surpasse ses objectifs

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@ laterre.ca En 2019, la famille Breton amorcera la transforma­tion de sa dernière ferme porcine qui n’était pas assujettie aux cahiers des charges. Que pensez-vous de cette nouvelle façon d’élever les porcs? tcn@laterre.c

En 2015, l’entreprise duBreton s’était fixé l’objectif de produire 300 000 porcs supplément­aires sous les trois certificat­ions suivantes : biologique­s, Certified Humane et Global Animal Partnershi­p au Québec. Trois ans plus tard, l’exploitati­on a réussi à en certifier 40 000 de plus en attirant 24 nouveaux producteur­s, en transforma­nt 72 bâtiments de ferme et en en construisa­nt 21 autres. « C’est un exploit notable et hors du commun », souligne le propriétai­re et président de la compagnie, Vincent Breton. D’abord évalué à 30 M$, l’investisse­ment total a finalement dépassé 40 M$.

« Il n’y a pas de cages de mises bas ni d’altération­s physiques [des animaux]. Les bêtes ont trois fois plus d’espace, de la paille à tous les stades, etc. C’est un mode de production complèteme­nt différent. On est dans un autre univers », souligne M. Breton. L’entreprise est d’ailleurs la plus grande productric­e d’Amérique du Nord à respecter les cahiers des charges pour les trois certificat­ions.

Chemin de croix

Le parcours aura cependant été semé d’embûches. « La réglementa­tion au Québec, ce n’est pas facile, et l’obtention des permis est un chemin de croix », souligne M. Breton. Les délais d’obtention des permis ont varié d’une à deux années selon les cas. « Une chance que c’était des fermes existantes [qu’on a] transféré, parce que sinon on n’aurait jamais été capables d’atteindre l’objectif », indique M. Breton.

Un autre des aspects auquel l’entreprise a dû faire face est le changement de mentalité. « Les éleveurs de porcs convention­nels ne sont pas habitués à envoyer leurs animaux à l’extérieur. Ce n’est pas tout le monde qui a réussi à s’adapter à ça et à passer à travers », explique le président. Cependant, les modificati­ons apportées aux fermes sont aussi bénéfiques pour les employés puisque les nouvelles étables sont plus spacieuses, munies de fenêtres et permettent une meilleure gestion des odeurs. « On est dans un autre monde », soutient M. Breton.

La dernière ferme porcine de la famille Breton qui n’était pas assujettie aux cahiers des charges pour les certificat­ions biologique­s, Certified Humane et Global Animal Partnershi­p entamera sa transition en 2019. « Toute notre production commercial­e sera une production de niche », dit M. Breton.

« On veut rester les leaders dans cette production parce qu’on pense que c’est aussi une façon de se prémunir contre la concentrat­ion [des grands joueurs sur le marché] et de sauver la ferme familiale. » – Vincent Breton

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