Le vin du Québec a maintenant son IGP
SAINT-JACQUES-LE-MINEUR — Le vin du Québec vient de s’ajouter à la liste des produits bénéficiant d’une indication géographique protégée (IGP), après le maïs de Neuville, l’agneau de Charlevoix, le cidre de glace et le vin de glace. Les vignerons de la province attendaient ce signal pour accélérer leur croissance.
Grâce à de l’aide financière du gouvernement, ils comptent faire passer leur production annuelle de
2,5 à 10 millions de bouteilles d’ici
2030. « On voulait avoir l’appellation IGP pour nous développer à l’intérieur d’un cadre qualitatif », a souligné le président du Conseil des vins du Québec (CVQ), Yvan
Quirion, lors de l’annonce officielle qui a eu lieu le 16 novembre à son vignoble de la Montérégie. « Ce dossier-là nous a donné des défis jusqu’à la fin! » a-t-il lancé aux invités qui se sont déplacés malgré la première bordée de neige de l’année dans la région.
Le nouveau ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, a raconté avoir demandé à son sousministre, peu de temps après sa nomination, s’il y avait des dossiers qui traînaient et qui pouvaient être réglés rapidement. « C’est ma première annonce! s’est-il exclamé. Toute ma vie, je vais pouvoir prendre un verre à l’IGP. » Le ministre s’est d’ailleurs montré ouvert à encourager d’autres groupes possédant la masse critique nécessaire à l’obtention de pareille appellation.
10 ans de démarches
L’idée de se doter d’une IGP a germé en 2008 dans la tête du pionnier Charles-Henri de Coussergues. Un associé français lui avait dit que la démarche prendrait 10 ans. « Je trouvais que ça n’avait pas de bon sens, mais finalement, il avait raison », a-t-il fait remarquer, amusé.
Les vignerons ont commencé par se doter d’une certification en 2009. « On l’élève maintenant au niveau gouvernemental, a expliqué Yvan Quirion, donc c’est sous une loi et à l’intérieur d’un cadre international, la norme ISO de l’organisation internationale du vin pour les appellations IGP. »
Au cours des prochains mois, les vins du millésime 2018 qui seront embouteillés pourront porter le sceau Vin du Québec s’ils sont conformes à un cahier des charges axé entre autres sur des critères de développement durable et de traçabilité. La typicité selon la région sera précisée ultérieurement, et l’île d’Orléans est la première sous-région pressentie.
Fouetté par l’enthousiasme des millénariaux à l’égard des vins québécois, le CVQ poursuit sa quête d’excellence. Une modification réglementaire pourrait aboutir l’an prochain afin de permettre aux vignerons détenant les meilleures techniques et équipements d’en faire profiter les autres.