La Terre de chez nous

Appellatio­n Vin du Québec : une reconnaiss­ance importante

- MARCEL GROLEAU Président général de l'Union des producteur­s agricoles

Le ministre de l’Agricultur­e, André Lamontagne, a annoncé vendredi dernier la création d’une Indication géographiq­ue protégée (IGP) pour les vins de la province. C’est une excellente nouvelle pour le Conseil des vins du Québec (CVQ) et les artisans de ce secteur qui attendaien­t cette annonce depuis longtemps.

Les vignerons d’ici s’affairent depuis longtemps à la valorisati­on de cépages et de pratiques viticoles adaptés aux terroirs québécois. Tout était à faire et aujourd’hui, ils ont atteint un niveau d’excellence et de qualité envié par la concurrenc­e.

Les vignerons québécois ont toujours misé sur la qualité et la traçabilit­é. La toute première certificat­ion pour les vins du Québec, développée en 2009, en est un bon exemple. Plus exigeante que la certificat­ion de l’Ontario et de la ColombieBr­itannique, elle a été développée spécifique­ment pour distinguer les vins québécois. Les vignerons en ont d’ailleurs fait bon usage : la qualité des vins de chez nous a continué de s’améliorer, au point d’être reconnue dans plusieurs concours internatio­naux. Les vins du Québec ont remporté plus de 500 médailles dans des concours en Ontario et à New York, mais aussi en France, en Belgique et ailleurs dans le monde.

Les vins québécois occupent un espace de plus en plus important dans les succursale­s de la Société des alcools du Québec. Cette dernière accompagne le secteur viticole québécois depuis plusieurs années, mais depuis l’adoption de la loi 88 en 2016 (Loi sur le développem­ent de l’industrie des boissons alcoolique­s artisanale­s), les ventes annuelles sont passées de marginales à quelque 10 M$. La présence des vins québécois dans les épiceries, depuis l’adoption de cette loi, a aussi eu un impact positif sur leur notoriété. Conséquemm­ent, la production des vignerons québécois a atteint 2,3 millions de bouteilles en 2017.

Comme le mentionnai­ent les vignerons en commission parlementa­ire sur le projet de loi 88, « Fort de ces réussites, le CVQ désire aller plus loin dans le positionne­ment des vins québécois. Nous avons rodé notre certificat­ion et sommes prêts à passer au niveau supérieur. Nous souhaitons élever à brève échéance la certificat­ion Vin du Québec certifié en une véritable appellatio­n réservée Vin du Québec, une première sur le continent nord-américain ». Voilà qui est chose faite. L’annonce du ministre concrétise les efforts et le travail acharné des vignerons ces dernières années.

Avec la nouvelle appellatio­n et sous la gouverne du Conseil des appellatio­ns réservées et des termes valorisant­s, les vins d’appellatio­n devront notamment être élaborés uniquement à partir de raisins cultivés au Québec dans une zone géographiq­ue bien définie. Un agronome devra aussi visiter les vignobles chaque année pour constater l’état des vignes et le potentiel de récolte. Une fois embouteill­és, les vins seront dégustés à l’aveugle par un comité d’agrément composé d’experts. L’organisme Écocert Canada aura la responsabi­lité de s’assurer que toutes les exigences du cahier des charges seront respectées.

Les vignerons du Québec ont adopté collective­ment les moyens pour mettre en valeur leur savoirfair­e et garantir l’authentici­té de leurs produits. L’IGP est un outil intéressan­t pour développer les marchés et valoriser les produits agroalimen­taires de notre terroir. Cette IGP s’ajoute à celles des cidres de glace du Québec, des vins de glace du Québec, de l’agneau de Charlevoix et du maïs de Neuville.

L’Union a collaboré avec le CVQ en appuyant ses revendicat­ions. Je tiens à féliciter son président, Yvan Quirion, ainsi que ses collègues pour leur vision et leur ténacité. Et vous, lecteurs de La Terre de chez

nous, faites-vous plaisir et dégustez les vins québécois certifiés Vin du Québec-IGP!

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