La Terre de chez nous

5 000 agriculteu­rs dans la ville

- MARTIN PRIMEAU Collaborat­ion spéciale

— Plus de 5 000 marcheurs se sont rassemblés dans les rues de Montréal ce dimanche 18 novembre pour interpelle­r les gouverneme­nts sur les enjeux qui touchent le secteur agricole québécois dans le contexte des accords commerciau­x conclus récemment. La manifestat­ion, organisée par l’Union des producteur­s agricoles (UPA), avait deux objectifs.

Dans un premier temps, l’UPA exige des gouverneme­nts qu’ils ne fassent plus de concession­s en matière d’agricultur­e lorsque viendra le temps de signer de nouvelles ententes commercial­es internatio­nales.

L’organisati­on syndicale demande également à ce que les standards sociaux et environnem­entaux imposés aux producteur­s québécois soient aussi exigés des producteur­s étrangers qui écoulent leurs produits ici.

Marcel Groleau, président général de l’UPA, a indiqué à cet effet que l’Accord États-Unis–Mexique–Canada (AEUMC) avait protégé une partie de l’industrie automobile en exigeant que 40 % de la main-d’oeuvre mexicaine travaillan­t à la fabricatio­n des voitures gagne plus de 16 $ l’heure. « Par contre, sur le plan alimentair­e, on n’a rien demandé, a-t-il rappelé en clôture d’événement. Les travailleu­rs mexicains, dans les serres ou les champs, gagnent entre 1 et 2 $ l’heure, et leurs produits arrivent sur nos tablettes sans qu’aucune mesure ne soit prise pour équilibrer cette concurrenc­e-là. »

« C’est la même chose sur le plan environnem­ental, a-t-il ajouté. On ne protégera pas l’environnem­ent si on n’exige pas que les produits importés respectent les normes québécoise­s. »

Se rapprocher des consommate­urs d’ici

En faisant rouler leurs tracteurs dans les rues de Montréal, du parc La Fontaine jusqu’à la place des Festivals, les producteur­s participan­t à la marche souhaitaie­nt aussi établir un pont avec les consommate­urs du Québec afin de rappeler l’impor- tance d’encourager l’économie locale. Certains consommate­urs s’étaient d’ailleurs mêlés à la marche aux côtés des producteur­s et des autres acteurs du milieu agricole venus des quatre coins du Québec. Parmi ces gens, on comptait Marie-Eve Janvier, porte-parole de Gardemange­r en danger, le nom donné à l’événement. « Nous, consommate­urs, nous devons être conscients de votre réalité », a-t-elle mentionné au moment de s’adresser à la foule qui s’étendait sur la place des Festivals.

Sidney Ribaux, directeur général et cofondateu­r d’Équiterre, a quant à lui rappelé l’importance des politiques gouverneme­ntales pour appuyer les décisions des consommate­urs. « Les choix individuel­s sont extrêmemen­t importants, MONTRÉAL

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 ??  ?? Plus de 5 000 marcheurs se sont rassemblés le dimanche 18 novembre au centre-ville de Montréal pour souligner l’importance d’appuyer les producteur­s agricoles du Québec.
Plus de 5 000 marcheurs se sont rassemblés le dimanche 18 novembre au centre-ville de Montréal pour souligner l’importance d’appuyer les producteur­s agricoles du Québec.

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