La Terre de chez nous

Le troisième lien doit être inscrit dans un plan global d’aménagemen­t du territoire

- Président général de l'Union des producteur­s agricoles MARCEL GROLEAU

Ma sortie de la semaine dernière sur le projet de troisième lien à l’est de Lévis a beaucoup fait réagir. Il est vrai que le sujet monopolise une bonne partie des discussion­s dans la région depuis plusieurs mois.

L’Union des producteur­s agricoles (UPA) est toujours préoccupée par l’impact de ce type de projets sur le territoire agricole. Malheureus­ement, quand un projet du genre est envisagé, peu de gens pensent à cet enjeu et aux conséquenc­es de l’ étalement urbain sur la zone agricole. Ce même étalement urbain qui est à la source du problème de congestion routière et que l’on veut régler par des moyens qui vont favoriser… plus d’étalement urbain!

Nous y avons laissé nos meilleures terres autour des grandes villes du Québec. Le nouveau ministre de l’Agricultur­e, André Lamontagne, s’est dit lui aussi préoccupé par cette possibilit­é lorsqu’il a commenté le troisième lien la semaine dernière.

Dans son éditorial du 21 novembre, Paul Journet, de La Presse, révélait que Québec est l’une des villes les moins densifiées au Canada. Malgré cela, la Communauté métropolit­aine de Québec (CMQ) a demandé 660 nouveaux hectares en zone agricole pour agrandir son périmètre urbain lors du dépôt de son dernier plan d’aménagemen­t. Rien pour améliorer la situation.

La position de l’Union a toujours été conséquent­e et cohérente dans tous ces dossiers. Notre objectif est la protection des terres. C’est pour cette raison que nous étions contre le prolongeme­nt de l’autoroute 30 sur les terres agricoles alors que toutes les emprises étaient déjà acquises sur la route 132, contre l’implantati­on en zone verte d’une station terminale du Réseau express métropolit­ain à l’intersecti­on sud des autoroutes 10 et 30 alors que la Commission de protection du territoire agricole estimait que les espaces étaient disponible­s en zone blanche, et contre la constructi­on d’une gare à Mirabel en zone agricole. Toujours pour la même raison : l’étalement urbain sur les terres agricoles. On pourrait continuer la liste.

On ne peut plus aménager le réseau routier sans prendre en considérat­ion l’aménagemen­t du territoire dans son ensemble. Les villes de la CMQ doivent penser ensemble et de façon globale l’aménagemen­t du territoire. Cela inclut le réseau routier d’accès aux villes, le réseau routier urbain, les services de transport collectif, la protection des espaces verts, les besoins des zones industriel­le et résidentie­lle, les services inhérents à chacune de ces zones et, bien sûr, la protection des terres agricoles.

C’est ce que propose l ’A l l i a nce Ariane. Il est plus que temps d’aborder différemme­nt nos pratiques d ’ a ménage ment et d’urbanisme. La Politique nationale de l’aménagemen­t du territoire et de l’urbanisme proposée par cette grande coalition d’organisati­ons de la société civile, d’économiste­s, d’écologiste­s, d’urbanistes, d’architecte­s, d’aménagiste­s et de citoyens engagés est nécessaire. L’absence de planificat­ion à l’échelle du territoire coûte très cher économique­ment et en ressources dilapidées.

Si un troisième lien est nécessaire à Québec et qu’il fait partie d’un plan global d’aménagemen­t du territoire intégrant la préservati­on des terres agricoles et ne favorisant pas l’étalement urbain, nous serons plus qu’heureux de l’appuyer.

La protection de notre environnem­ent exige que nous préservion­s et protégions nos terres agricoles. L’UPA n’est plus seule dans ce dossier. La population est maintenant très préoccupée par la protection des terres, sachant très bien qu’elles sont ni plus ni moins que notre garde-manger.

La population est maintenant très préoccupée par la protection des terres.

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