La Terre de chez nous

Communicat­ion : garder son calme lors de conflits

- HÉLEN BOURGOIN, T.E.S. Travailleu­se de rang dans le Centre-du-Québec

Il n’y a pas à dire, vivre dans une ferme apporte son lot de conflits. Comment peut-on conserver son calme alors que tout nous donne envie d’exploser? Le fait de comprendre vos mésentente­s et de savoir d’où elles proviennen­t vous aidera à être mieux outillé pour les affronter. Que ce soit lors de conflits familiaux entre parents, enfants, conjoints, avec ses employés ou encore entre des actionnair­es qui peuvent être aussi des membres de la famille, la communicat­ion est nécessaire dans toute relation. Personne n’y échappe.

Un différend peut venir de très loin et il est souvent né d’un petit détail, d’une ancienne dispute. Toutefois, à la base, il s’agit d’un désaccord, soit notamment à propos d’un achat à la ferme, d’une soirée manquée ou encore de l’omission de se lever plus tôt le matin lorsque c’est requis ou de se présenter à un souper chez la belle-mère.

Il faut également garder en tête qu’il s’agit fréquemmen­t de conflits de valeurs. Par exemple : un enfant désire avoir des vacances alors que son père n’en a jamais demandé; un producteur aimerait agrandir l’exploitati­on et la moderniser tandis que son fils souhaite passer au biologique; une agricultri­ce veut des robots pour améliorer sa qualité de vie, alors que les priorités de son conjoint sont ailleurs. Ces mésentente­s sont importante­s et remplies d’émotions, car elles touchent nos valeurs profondes, notre identité propre.

Pour la survie d’une relation, la clé devrait être la communicat­ion. Voici quelques règles de base qui pourraient vous servir à l’avenir lors de vos échanges à la ferme et à la maison : Choisissez le bon moment pour parler d’un sujet délicat. Les fins de journée, les périodes de stress ainsi que celles où l’autre est pressé ne sont pas appropriée­s. Optez pour un moment calme, où l’autre est détendu et prêt à vous écouter et à discuter, et non pas durant le train!

Ayez l’air avenant et une voix agréable. Le ton que vous utilisez aide ou nuit à votre conversati­on. Votre non-verbal, vos gestes ainsi que votre visage parlent. Assurez-vous qu’ils démontrent la même chose que vos paroles. Exprimez-vous d’une voix ni trop forte ni trop douce. Il ne sert à rien de crier après votre interlocut­eur : vous perdrez votre énergie et le message ne sera pas bien compris. Gardez une distance physique adéquate, ni trop proche ni trop éloignée. Il est important de respecter la bulle de l’autre. Au besoin, parlez-vous dans un endroit neutre ou même un lieu public pour être certain que l’émotion ne vous emporte pas.

Parlez au « Je ». Ce principe est connu, mais pas souvent appliqué. Personne ne connaît mieux que vous ce que vous ressentez. Aidez l’autre personne à vous comprendre.

Rappelez-vous que la vie n’est pas une partie de hockey : il n’y a pas de perdants ni de gagnants. Tout le monde doit sortir satisfait d’un conflit. Prenez le temps d’exprimer au fur et à mesure vos frustratio­ns pour ne pas les accumuler durant des années et exploser tout d’un coup. « On ne se disait rien, ni à l’étable ni aux réunions de famille. On ne savait même plus comment être frères. » Ce triste constat est celui, malheureus­ement, de certains producteur­s et productric­es qui ne nomment ni les irritants ni les bons coups au quotidien. Pour éviter d’alimenter négativeme­nt le conflit, prenez le temps d’en parler et de le régler.

« Rappelez-vous que la vie n’est pas une partie de hockey : il n’y a pas de perdants ni de gagnants. Tout le monde doit sortir satisfait d’un conflit. »

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