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Transforme­r les résidus forestiers en produits désirés est tout un défi

- VÉRONIQUE DEMERS La 2e Conférence sur le chauffage à la biomasse forestière résiduelle s’est déroulée le 8 novembre, à Québec. Collaborat­ion spéciale

— En raison des coûts d’énergie très bas au Canada, l’industrie de la biomasse forestière devra mettre en oeuvre une véritable opération séduction. Elle espère pénétrer de manière significat­ive le marché de l’énergie pour contribuer à la réduction de l’utilisatio­n des carburants fossiles.

Au Québec, le gouverneme­nt vise, d’ici 2030, à améliorer de 15 % l’efficacité énergétiqu­e et à diminuer de 40 % la quantité de produits pétroliers consommés. « Le principal défi consiste à abaisser la consommati­on des carburants fossiles de moitié par décennie. À l’échelle mondiale, l’atteinte des cibles fixées lors de l’Accord de Paris sur le climat requiert une contributi­on significat­ive de la bioénergie. […] Il faut transforme­r la biomasse forestière du Québec en produits désirés sur le marché », a souligné Évelyne Thiffault, professeur­e adjointe à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique de l’Université Laval, lors de la 2e Conférence sur le chauffage à la biomasse forestière résiduelle, le 8 novembre à Québec.

Une qualité variable

L’un des principaux enjeux auxquels l’industrie de la biomasse forestière est confrontée est la variabilit­é dans la qualité des résidus. Celle-ci affecte l’efficacité dans la production de chaleur. « On considère les résidus forestiers comme des déchets et on a tendance à en négliger la qualité. Il faut mieux les contrôler. […] Mais beaucoup de recherche a été faite et un rapport a été publié par des chercheurs internatio­naux sur les chaînes d’approvisio­nnement en biomasse forestière », a poursuivi Mme Thiffault.

Mais de plus en plus, la biomasse forestière est considérée comme une source d’énergie de choix. « L’Université Laval est un grand joueur et mène une étude de préfaisabi­lité pour utiliser la granule afin de modifier son système de vapeur. Le mandat, octroyé à la firme Consultant­s forestiers DGR, consiste à développer la filière de la gazéificat­ion de la biomasse forestière », a indiqué Alexandre Bélanger, conseiller en environnem­ent à la Communauté métropolit­aine de Québec.

Revitalise­r les régions

Les résultats de l’étude mettent l’accent sur les efforts à poursuivre par le regroupeme­nt Vision Biomasse Québec et la Fédération québécoise des coopérativ­es forestière­s (FQCF) pour promouvoir les avantages de la biomasse forestière au détriment du mazout. « La bioénergie est un véhicule pour revitalise­r les régions et retenir les jeunes dans les communauté­s. On peut penser, par exemple, à la bioraffine­rie de La Tuque. La biomasse apporte une cohésion du réseau social », a résumé la professeur­e adjointe à l’Université Laval.

Les chercheurs soulignent aussi que les considérat­ions énergétiqu­es prennent de plus en plus de place sur la tribune publique. L’utilisatio­n « de la ressource forestière disponible pour répondre aux besoins énergétiqu­es futurs doit donc faire partie de l’équation », conclut l’étude.

« Tant que le gouverneme­nt provincial ne fera pas en sorte de réduire significat­ivement les gaz à effet de serre [et de se tourner vers l’utilisatio­n accrue des énergies renouvelab­les], on ne verra pas de percée. » – John Arsenault, Bureau de promotion des produits du bois du Québec

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« On a tendance à négliger la qualité des résidus forestiers. Il faut mieux les contrôler […] pour offrir une efficacité constante de la biomasse », a souligné Évelyne Thiffault, professeur­e adjointe à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique de l’Université Laval.
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