La production américaine de viande poursuit sa croissance
Pour l’année 2018, la production de boeuf aux États-Unis devrait connaître une hausse de 2,8 % par rapport à 2017 et s’accroître de 3,3 % en 2019. Elle totaliserait alors 27,8 milliards de livres, soit 17,4 % de plus qu’au creux de production observé en 2015.
La production de porc est aussi à la hausse. Elle devrait s’élever à 27,7 milliards de livres en 2019, ce qui représenterait une augmentation de 21 % comparativement au creux de la production atteint dans son cas en 2014. La production de volaille poursuit également sa croissance et devrait se chiffrer à 43 milliards de livres en 2019, soit 12 % de plus qu’en 2014.
Globalement, entre 2014 et 2019, les éleveurs américains auront augmenté leur production de viande de plus de 15 %. C’est énorme!
Dans un tel contexte, si le prix du boeuf s’est relativement bien maintenu de 2016 à 2018, c’est essentiellement parce que la demande était elle aussi à la hausse au cours des dernières années, et ce, particulièrement sur les marchés d’exportation. À cet égard, les analystes prévoient pour 2019 une nouvelle hausse de 14 % des ventes américaines de viande de boeuf à l’étranger. Toutefois, cette augmentation ne sera pas suffisante pour absorber toute la croissance de la production. Pour ce faire, il faudrait que la consommation américaine de boeuf s’accroisse de 2,8 %, ce qui représente un grand défi.
Par ailleurs, la capacité d’abattage limitée du Canada et des États-Unis constitue un élément encore plus préoccupant pour les producteurs de boeuf. Contrairement aux secteurs porcin et avicole, dont la capacité d’abattage a pris une certaine expansion au cours des dernières années, le secteur bovin a plutôt connu une décroissance avec la fermeture de nombreux abattoirs. Le contexte actuel est favorable aux abattoirs qui ont dégagé des marges importantes depuis 2016.
Les abattoirs américains devront donc abattre en 2019 quelque 3,9 millions de bovins de plus qu’en 2015. Avec une infrastructure bien modeste et un nombre limité de joueurs, ce n’est certes pas une bonne nouvelle pour les producteurs.