Les agriculteurs invités à une réflexion sociétale
Le président général de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau, est reparti du 94e Congrès annuel de son organisation, qui a eu lieu à Québec les 4 et 5 décembre, convaincu de la nécessité pour les agriculteurs de réfléchir à la manière de s’adapter pour répondre aux attentes sociétales.
Si le thème « Nourrir en 2048 » a plu dans l’ensemble, M. Groleau reconnaît que bon nombre de producteurs ont été dérangés par des propos sur la disparition possible de la viande (voir autre texte p. 6). « Ce n’est pas parce qu’on n’en parle pas que ça n’existe pas. C’est un peu l’objectif d’un congrès comme celui-là, fait-il remarquer. Il faut être prêt à entendre des messages qui ne font peut-être pas notre affaire. » Le président de l’UPA croit qu’un repositionnement de la viande s’impose à une époque où les arguments environnementaux prennent toute la place.
Visite des politiciens
Marcel Groleau retient de la visite du ministre québécois de l’Agriculture, André Lamontagne, son intention de dédommager les agriculteurs aux prises avec d’importantes hausses de taxes foncières. Il a bon espoir d’obtenir les 34 M$ nécessaires. Les délégués étaient conscients, selon lui, que le ministre est en poste depuis seulement six semaines. « Son message se voulait le plus large possible pour toucher le plus grand nombre de points », constate-t-il.
Quant à l’accueil réservé au secrétaire parlementaire Jean-Claude Poissant, M. Groleau reconnaît qu’il a été teinté par l’indignation et la déception des producteurs sous gestion de l’offre. « Il ne s’est pas défilé. Il fait partie de ce gouvernement-là et est conscient des pertes. » Sur la scène, le président de l’UPA a d’ailleurs fait savoir à M. Poissant que malgré la position délicate dans laquelle il se trouve, les agriculteurs comptent sur lui afin d’influencer le cours des choses de temps à autre.
« Il faut être prêt à entendre des messages qui ne font peut-être pas notre affaire. » – Marcel Groleau