La Terre de chez nous

Vendre avec ou sans courtier?

- SYLVIE LEMIEUX Collaborat­ion spéciale Avec la collaborat­ion d’Ariane Desrochers

Luc Brouillett­e, un agriculteu­r de la région de Lanaudière, a choisi de vendre seul sa ferme de 78 arpents. Le prix demandé : 1,3 M$. Affichée sur le site DuProprio depuis le printemps dernier, elle a suscité l’intérêt de quelques acheteurs, mais aucun n’a fait une offre. « Ils voulaient acquérir la terre sans la maison, mais ça ne m’intéresse pas », explique le producteur. Comme il n’est pas pressé, il a préféré vendre par luimême et ainsi éviter de payer la commission du courtier. Il a toutefois dû payer des frais, variables selon le forfait choisi, afin de pouvoir publier son annonce sur le site DuProprio.

Il doit voir à tout : prendre les appels, répondre aux questions et fixer les rendez-vous, « mais ce n’est pas trop exigeant », estime-t-il.

Difficile de savoir quelle proportion de fermes est vendue sans agent, car les statistiqu­es se font rares à ce sujet. « C’est un marché qui est en croissance pour nous en raison de la forte activité dans l’immobilier agricole », soutient Martin Desfossés, porte-parole de DuProprio.

Pas pour tout le monde

La vente directe n’est toutefois pas pour tout le monde. Face à la complexité de la transactio­n, une majorité de vendeurs choisissen­t de se faire accompagne­r par un courtier. « Vendre une entreprise, ce n’est pas comme vendre une résidence, mentionne David Fafard, affilié au groupe Royal LePage. Il y a beaucoup à savoir. […] Est-ce que je vends avec actions ou je vends en actifs? Est-ce que je vends ma machinerie à part? »

L’étape la plus importante est certaineme­nt l’évaluation de la valeur marchande de l’exploitati­on. De nombreux aspects qui exigent fréquemmen­t l’avis d’experts sont à considérer (voir encadré).

« Lors de la négociatio­n, il peut également être utile d’avoir un intermédia­ire impartial, explique David Couture, courtier immobilier au Groupe Sutton Avantage Plus. Quand on vend sa ferme, c’est souvent sa vie qu’on vend. Les discussion­s peuvent aussi être difficiles lorsque le vendeur et l’acheteur se connaissen­t. Le monde agricole, c’est un petit milieu. »

De 2 à 7 % de commission

La commission du courtier sera calculée au cas par cas selon la valeur marchande, le délai potentiel de vente, etc. Et elle est négociable. Le courtier David Fafard révèle qu’elle oscille généraleme­nt entre 2 et 7 %. Il est conscient que le montant brut de la commission peut parfois sembler élevé, sauf que les dépenses le sont également. En plus des frais de publicité et de déplacemen­ts, le courtier doit verser un certain pourcentag­e à son agence. « Quand on explique à la personne devant nous combien il nous reste vraiment dans nos poches et que le producteur sent qu’on est allié avec lui, tout est justifiabl­e », insiste celui qui dit avoir appris à connaître sa valeur en travaillan­t sur le terrain.

« Quand on explique à la personne devant nous combien il nous reste vraiment dans nos poches […], tout est justifiabl­e. » – David Fafard, courtier

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