La Terre de chez nous

12 M$ pour l’aquacultur­e

- JOSIANNE DESJARDINS jdesjardin­s@ laterre.ca

Les 12,8 M$ nouvelleme­nt investis par Québec pour développer l’industrie de l’aquacultur­e permettron­t aux producteur­s d’ici d’être plus compétitif­s face aux imposants joueurs sur le marché.

Cette enveloppe, octroyée en décembre par le gouverneme­nt Legault, a été remise au Fonds bilatéral pour l’industrie des pêches et de l’aquacultur­e commercial­es du Québec. Cela s’ajoute aux 30 M$ sur cinq ans déjà alloués par le fédéral.

Une décision fort bien accueillie par la Table filière de l’aquacultur­e en eau douce du Québec. Pour Grant Vandenberg, professeur au Départemen­t des sciences animales de l’Université Laval, il s’agit d’une annonce « symbolique » pour les producteur­s ayant déployé de nombreux investisse­ments pour se conformer aux normes environnem­entales de l’industrie.

« Les producteur­s, ce qu’ils demandent, c’est qu’on puisse reconnaîtr­e leurs efforts [et leur adaptation] aux nouvelles technologi­es », indique celui qui siège à la Table.

Des normes plus sévères de rejets de phosphore ont été établies au cours des 20 dernières années à la suite d’une étude alarmante sur l’état de santé du lac Heney, en Outaouais, à la fin des années 1990. Le rapport signalait une présence excessive de cet élément chimique en raison des activités de piscicultu­re, explique le professeur.

Injustice

Sur les étals des poissonner­ies au Québec, on retrouve beaucoup plus de saumon et de truite qui proviennen­t du Chili ou encore de Norvège. « Et ils [les producteur­s ne sont pas soumis aux] mêmes règles environnem­entales que nous. Je trouve la situation vraiment désolante », déplore M. Vandenberg.

Les poissons élevés au Québec représente­nt moins de 10 % de l’offre en épicerie alors que la province possède 3 % des réserves en eau douce de la planète, souligne le professeur. « Nous devons maintenant faire la démonstrat­ion que l’industrie peut réaliser une expansion » avec une technologi­e et des systèmes plus avancés, estime-t-il.

Avec ce nouvel investisse­ment, les aquaculteu­rs du Québec se sont donné comme objectif de doubler la production d’élevage de poissons en eau douce d’ici sept ans. « Les marchés d’alimentati­on attendent cette aug- mentation de production avec impatience étant donné la demande accrue des consommate­urs pour les produits locaux », souligne la Table par voie de communiqué.

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Les truites arc-en-ciel font partie des élevages au Québec.

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