La Terre de chez nous

Qu’est-ce que ça goûte le bonheur?

- HÉLEN BOURGOIN, T.E.S. Travailleu­se de rang dans le Centre-du-Québec

On a souvent l’impression que le bonheur est dans la cour du voisin ou encore dans la possession de biens matériels. On considère l’autre comme chanceux avec son gros tracteur et sa nouvelle constructi­on d’étable. Quand on est célibatair­e, on espère le grand amour et lorsqu’on l’a trouvé, on rêve d’être seul. L’humain est un être complexe qui ne semble jamais satisfait de ce qu’il a. Et si le bonheur vous pendait au bout du nez? Et si vous vous arrêtiez un peu pour y goûter?

Le bonheur est un état de satisfacti­on et même de plénitude. Mais comment faire pour s’en rapprocher? Premièreme­nt, il faut se donner le droit de vivre dans le bonheur. Il s’agit là d’un grand défi. Le bonheur est partout où nous sommes. Il se cultive tous les jours. Pour l’atteindre, il faut d’abord se connaître et réussir à cibler les irritants. Apprendre à les reconnaîtr­e aide à cheminer personnell­ement.

Un truc facilitant dans la quête du bonheur est celui de se fixer des objectifs. Vous le faites déjà à la ferme, alors pourquoi pas à la maison? Ayez des visées réalistes et récompense­z-vous lorsque vous les atteignez avec un bon café, une activité en famille, un souper au restaurant ou une activité entre amis. Avoir un but, personnel ou profession­nel, aide grandement à l’épanouisse­ment de soi. Rappelez-vous la satisfacti­on obtenue lorsque les travaux à l’étable sont enfin terminés ou quand la saison des semailles est achevée : vous ressentez la joie du travail accompli.

Mais avant de goûter à ce moment de contenteme­nt, demandez-vous si vous avez pris le temps de savourer la période qui précède votre réalisatio­n. En effet, la préparatio­n est souvent plus satisfaisa­nte que le but lui-même. « Lorsqu’on a bâti le silo, c’était un grand événement. Toute la famille aimait regarder les dalles s’installer. Les voisins étaient venus voir ce gros monstre s’élever dans ma cour. J’étais fier et tellement heureux! » m’a raconté Stéphane, un producteur laitier. Pour lui, son silo était signe de réussite et d’atteinte de son objectif. La période de constructi­on de son silo a été exaltante. Il a vécu le moment présent.

Une autre façon d’améliorer l’indice de bonheur est de faire du ménage dans ses relations. Pour être heureux, l’humain a besoin de côtoyer des gens aimants auxquels il peut s’identifier. Éliminer les relations néfastes peut contribuer à diminuer le stress et être bénéfique pour soi. Entourez-vous d’amis sincères qui vous apprécient et ne vous déçoivent pas.

Changez par moments vos « lunettes » pour voir le bon côté des choses. Le bonheur est fait d’éléments simples et il vient avec le temps, petit à petit. Par exemple, remarquez les bons coups de votre employé et félicitez-le. Questionne­z-vous sur votre attitude. « Je réalise que les jours où j’ai la mèche courte, c’est souvent parce que je suis préoccupé par autre chose », a mentionné Stéphane.

Finalement, on crée son bonheur par de simples actions au quotidien. Si certains ont le bonheur facile, d’autres ont simplement besoin d’outils pour être mieux avec eux-mêmes. Comme l’a écrit un chanteur français : « Il est où le bonheur, il est où? Il est là! » Soyez heureux de ce que vous êtes et de ce que vous avez accompli, car après tout, le bonheur est dans le pré, ou dans le PRÉsent!

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