La Terre de chez nous

Apprivoise­r la vie rurale au petit trot

- DAVID RIENDEAU Collaborat­ion spéciale

En acquérant une terre de 12 arpents laissée à l’abandon en 2013, Vanessa Breton et Mathieu Roy réalisaien­t un vieux rêve.

Elle allait pouvoir vivre sa passion pour les chevaux et lui, résider à la campagne. Mais l’apprentiss­age de la vie rurale n’est pas simple et le couple a dû franchir les obstacles, un saut à la fois.

SAINT-LOUIS-DE-RICHELIEU — Il y a de la fébrilité dans l’air à la ferme Northern Heaven. Eowin, une magnifique jument Cleveland Bay, est sur le point de pouliner. Si le résultat de l’échographi­e s’avère exact, il s’agira de l’un des seuls mâles de cette race, presque éteinte, à naître au Canada depuis 100 ans.

Pour la famille Breton-Roy, ce premier poulain à voir le jour dans son écurie sera la concrétisa­tion d’un projet de longue haleine. « À part la fierté, la joie, l’excitation et le stress, on sent que notre rêve de faire connaître le Cleveland Bay au Québec et au Canada se matérialis­e », confie Vanessa Breton, qui se passionne pour cette race réputée pour sa polyvalenc­e.

La vie en campagne

En rencontran­t Vanessa à Montréal en 2011, Mathieu Roy a compris qu’il avait affaire à une « fille d’équitation ». « À nos débuts, elle m’emmenait voir le cheval qu’elle gardait en pension et me racontait ses projets. De mon côté, je rêvais de quitter la ville. Je me suis dit que plutôt que de payer une pension et de faire la navette constammen­t, on pourrait avoir notre propre maison à la campagne avec une écurie », mentionne l’entreprene­ur de 37 ans, qui gère son agence de marketing numérique depuis sa résidence.

Les citadins ont déniché en 2013 une petite propriété en Montérégie. Si le prix payé était raisonnabl­e, la maisonnett­e et les bâtiments présentaie­nt en revanche un état de décrépitud­e avancée. « Au-delà de la condition des bâtiments, je voyais le potentiel du terrain qui possède un petit lac et un boisé », poursuit-il.

Graduellem­ent, ils ont remis à neuf l’intérieur de la maison, refait la fondation de l’écurie, planté une bleuetière et construit un garage. Ils ont aussi eu leur première enfant, Maélie, aujourd’hui âgée de quatre ans. Ce n’est qu’après deux ans de travaux qu’ils ont enfin acquis une première pouliche Cleveland Bay d’un éleveur de Virginie dans le but d’en faire l’élevage.

La concrétisa­tion de leur rêve comporte toutefois son lot de sacrifices, reconnaît Vanessa. « Il y a une grande différence entre avoir un cheval en pension et posséder une écurie, lance-t-elle. Tes chevaux deviennent tes enfants. Tu ne peux pas rester au lit le matin parce que tu fais de la fièvre. Même si ça n’arrête jamais, je ne regrette pas une seule seconde mon choix. Je suis à ma place. »

Avez-vous une famille à suggérer? tcn@laterre.ca // 450 679-8483, poste 7270

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Mathieu Roy et Vanessa Breton présentent Eowin, une jument Cleveland Bay qu’ils ont achetée gestante d’un éleveur américain. Saint-Louisde-Richelieu, Montérégie
 ??  ?? Vanessa Breton, qu’on aperçoit avec la jument Ostara, traite ses chevaux aux petits oignons : journées au grand air, moulée biologique et friandises faites maison sont au menu.
Vanessa Breton, qu’on aperçoit avec la jument Ostara, traite ses chevaux aux petits oignons : journées au grand air, moulée biologique et friandises faites maison sont au menu.

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