La Terre de chez nous

Salubrité des aliments : de nouvelles exigences

- Jocelyn St-Denis

En vigueur depuis le 15 janvier, le Règlement sur la salubrité des aliments au Canada (RSAC) du gouverneme­nt fédéral comporte de nouvelles exigences auxquelles les producteur­s de fruits et de légumes frais devront désormais se conformer.

L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) indique que certaines normes devront être mises en oeuvre au cours des 12 à 30 prochains mois. Le RSAC concerne maintenant les acteurs de tous les secteurs alimentair­es, y compris les producteur­s de fruits et de légumes frais. Avant, il ne s’adressait qu’aux transforma­teurs.

Enjeux de traçabilit­é

L’ACIA fait valoir que le nouveau règlement assurera une gestion des risques plus rigoureuse ainsi que la traçabilit­é des aliments. Cela survient après la crise de la laitue romaine, en novembre dernier, où il a fallu près d’une semaine pour trouver le foyer d’infection de la bactérie E. coli dans une ferme en Californie.

« L’intensific­ation du commerce mondial des produits agricoles et alimentair­es est une forte incitation à harmoniser les normes internatio­nales », mentionne-t-on sur le site Web de l’ACIA.

Parmi les nouvelles exigences, les exploitati­ons « qui importent ou conditionn­ent des aliments dans le but de les exporter ou de les vendre dans les provinces ou les territoire­s » devront mettre en place un plan de contrôle préventif écrit si leurs ventes annuelles brutes s’élèvent à plus de 100 000 $.

Les transforma­teurs et les maraîchers devront aussi tenir des registres de traçabilit­é clairs et complets indiquant d’où proviennen­t les aliments (le fournisseu­r) et à qui ils ont été vendus. « On exige des entreprise­s de faire un examen de conscience pour identifier les dangers et savoir comment elles vont les contrôler », explique Christine Shaker, agente principale aux programmes de l’ACIA. Par exemple, les exploitati­ons maraîchère­s devront déterminer et prévenir les dangers reliés à l’eau qu’ils utilisent pour leurs cultures.

Maux de tête

Le nouveau règlement risque d’occasionne­r bien des « maux de tête » aux petits producteur­s qui font du commerce interprovi­ncial. « Ils sont les plus touchés [par le RSAC] et ont moins de ressources pour répondre [aux exigences] », estime Jocelyn St-Denis, directeur général de l’Associatio­n des producteur­s maraîchers du Québec (APMQ).

En plus de tenir un registre de traçabilit­é, ces agriculteu­rs devront s’assurer qu’une étiquette est apposée sur les fruits et les légumes frais qu’ils fournissen­t à leurs clients. Actuelleme­nt, la date d’entrée en vigueur de ces nouvelles exigences est le 15 janvier 2020.

Par ailleurs, une grande part des petits producteur­s ont des postes d’emballage à la ferme et vendent leurs stocks au Québec. Doivent-ils aussi se conformer au règlement? De fait, plusieurs d’entre eux offrent leurs surplus aux grossistes qui ont ensuite la liberté de vendre les produits à l’extérieur de la province. Cette question posée par l’APMQ à l’Agence demeure toujours en suspens. « Il y a une zone grise en ce moment, [à savoir] jusqu’où le règlement s’applique », ajoute Benoît Désilets, directeur général adjoint de l’Associatio­n.

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Les producteur­s maraîchers devront s’assurer qu’une étiquette est apposée sur les fruits et les légumes frais.
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JOSIANNE DESJARDINS jdesjardin­s@ laterre.ca @josianne.desjardins.98

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