La Terre de chez nous

Les agriculteu­rs et le défi de bien manger

- NATHALIE KINNARD Agence Science Presse Kahshennok­tha Deer, étudiante au Campus Macdonald et employée du centre horticole.

Bien qu’ils bougent beaucoup, les agriculteu­rs présentera­ient des problèmes de surpoids, plus que le personnel de bureau! Cette observatio­n n’étonne pas Florence Pelletier-Solasse, car les producteur­s font face à plusieurs défis alimentair­es qui font souvent osciller la balance vers le haut. La jeune femme est bien placée pour le savoir. Après avoir fait un baccalauré­at en nutrition et diététique, sous la supervisio­n de Maureen Rose, chercheuse à l’École de nutrition de McGill, elle travaille comme agricultri­ce dans les secteurs maraîcher et laitier à la ferme du Campus Macdonald.

Mieux manger pour mieux bouger

Les producteur­s maraîchers marchent beaucoup dans les champs et les serres et se penchent souvent pour planter et récolter des végétaux. Ils dépensent beaucoup d’énergie, peut-elle témoigner. Forte de son expertise en nutrition, Mme Pelletier-Solasse recommande à ces gens de manger plus, mais en évitant les gros repas qui rempliront l’estomac et compliquer­ont certains mouvements. Elle préconise ainsi, pendant les heures de travail, plusieurs repas de format collation, exempts de riz, de pâtes et de légumes, que l’on garde pour le souper. « Dans ce domaine, manger souvent est primordial, même si l’on ne ressent pas la faim, car l’énergie baisse vite quand on bouge beaucoup », explique-t-elle.

Inversemen­t, dans le secteur des grandes cultures, les travailleu­rs passent beaucoup de temps assis dans leur tracteur. La nutritionn­iste-agricultri­ce leur conseille d’avoir plusieurs collations santé sous la main, mais de ne pas en garder trop dans le tracteur. Pour les producteur­s laitiers qui se lèvent très tôt, elle suggère de déjeuner au réveil, mais elle comprend que tout le monde n’arrive pas à manger à 4 h du matin. « L’important est de ne pas sauter le déjeuner, précise Mme Pelletier-Solasse. Je recommande une pause déjeuner un peu plus tard en matinée, sinon, on aura tendance à se tourner vers la restaurati­on rapide ou à trop manger à l’heure du souper pour combler le manque de calories. »

Écouter les signaux de la faim

Peu importe leur spécialisa­tion, les agriculteu­rs doivent augmenter leur apport calorique durant la grosse saison. Pour maintenir un bon niveau d’énergie, Mme Pelletier-Solasse privilégie les protéines au déjeuner. Les oeufs sont son coup de coeur : plus faciles à digérer que la viande, ils coupent la faim pendant un bon moment.

Lorsque la charge de travail ralentit, les gens doivent revenir à une alimentati­on plus traditionn­elle : trois repas par jour et deux collations quand la faim se fait sentir. « Après une période de

rush, il est facile de continuer à manger beaucoup par habitude, même si le corps n’a plus besoin d’autant de nourriture », rappelle-t-elle. En tout temps, elle conseille de ne pas calculer les calories, mais d’écouter sa faim et de surveiller la balance.

Alors que les gens les plus actifs bougent en moyenne 2 heures par jour, un maraîcher comptabili­se de 7 à 8 heures d’activité quotidienn­e.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada