La Terre de chez nous

Martin Cloutier

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@ laterre.ca @MyriamLapl­anteE

S’il y a un sujet sur lequel il est difficile de faire ralentir le célèbre humoriste et animateur Martin Cloutier, c’est l’agricultur­e. « La ferme, c’est ce qui m’a formé, c’est ce que je suis », lance-t-il d’emblée en entrevue à La Terre.

L’homme est né il y a 49 ans dans une ferme du rang Beauséjour à Louisevill­e, et bien qu’elle ait été vendue par son père en 1987, il a continué de travailler au sein d’exploitati­ons environnan­tes jusqu’en 1997, moment où sa carrière d’humoriste a pris son envol dans le célèbre duo Dominic et Martin. Même à la barre de son émission radiophoni­que matinale, il n’hésite pas à mettre en lumière les défis que les agriculteu­rs ont à relever, comme il l’a fait l’automne dernier au sujet des producteur­s de lait de chèvre.

Ses parents possédaien­t 40 vaches, 3 000 porcs à l’engraissem­ent et une meunerie. Il a participé activement aux traites, aux premières, deuxièmes et troisièmes coupes, aux opérations liées aux balles carrées et aux vêlages. Des crises, il en a vu et vécu, comme la sécheresse des années 1980, où la famille n’avait pu récolter que l’équivalent de 1 900 balles, et l’été suivant, 1 600. « Je me souviens que mon père avait acheté du foin à 6-7 $ la balle et ça nous prenait 30 000 balles pour passer l’hiver », souligne M. Cloutier. Cette situation avait d’ailleurs marqué le début de la fin de l’aventure agricole des Cloutier.

Aujourd’hui, l’agricultur­e et la ruralité n’ont pas quitté l’humoriste. Sa carrière l’a mené à Montréal, mais il a rapidement déménagé à l’Assomption. « Je fais de la motoneige, ce qui me réconcilie avec la ruralité, parce que c’est quelque chose qui m’habite. J’ai besoin de cet espace-là et la terre n’est pas obligée d’être à moi. Je veux juste la côtoyer », indique-t-il.

La notion du temps est bien différente à la campagne et le contact avec les gens, plus humain, estime-t-il. D’ailleurs, l’humoriste recherche constammen­t l’ambiance qu’il ressentait, enfant, quand le village discutait sur le parvis de l’église après la messe. « Je retrouve [ça] des fois dans le hall d’une salle de spectacle [après] mon show. On dirait que j’ai passé ma vie à rechercher des traces de ce qui m’a formé, de l’agricultur­e. Je recherche cette idée-là de communion, de partage et de réseautage dans les discussion­s et le comporteme­nt des gens, parce que c’est là qu’on est le plus vrai », souligne M. Cloutier.

Avant de faire équipe en tant qu’humoriste avec Dominic Sillon, Martin Cloutier a oeuvré durant plus de 20 ans dans des fermes de la Mauricie. « Je trouve le Québec beau. La route 85 entre Rivière-duLoup et le Nouveau-Brunswick dans le Témiscouat­a, maudit que c’est beau! » Bas-Saint-Laurent « Quand je joue à SaintHyaci­nthe, il y a beaucoup d’agriculteu­rs dans la salle, je le ressens. Quand je vais jouer à Victoriavi­lle, j’ai le même sentiment. » Centre des arts Juliette-Lassonde 1705, rue Saint-Antoine Saint-Hyacinthe 450 778-3388 centredesa­rts.ca

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 ??  ?? Martin Cloutier a un lien de parenté avec le fondateur de l’abattoir ATrahan à Yamachiche, puisque sa mère Gisèle Trahan est la cousine du fondateur, Achille Trahan.
Martin Cloutier a un lien de parenté avec le fondateur de l’abattoir ATrahan à Yamachiche, puisque sa mère Gisèle Trahan est la cousine du fondateur, Achille Trahan.
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