Une chicane Québec-Ottawa bloque 16 M$
Si Québec et Ottawa arrivaient à s’entendre, une somme supplémentaire de 16 M$ pourrait être versée aux producteurs affectés par la sécheresse de l’été 2018. La Financière agricole du Québec (FADQ) et le ministère de l’Agriculture estiment qu’une erreur s’est glissée dans la méthodologie d’estimation des pertes de son programme d’assurance récolte foin, mais le fédéral n’autorise pas les modifications. Par conséquent, les producteurs n’ont pas accès à cette indemnisation de 16 M$.
Pluie
En souscrivant au programme d’assurance récolte pour les cultures fourragères, les producteurs sont assurés selon le nombre de coupes qu’ils effectueront pendant l’été : une, deux ou trois. Les indemnités payables sont basées sur des modèles de prévision de croissance des plantes. « Une pluie abondante dans les trois derniers jours de la séquence ne corrige pas le tir par rapport à la plante qui a manqué d’eau [durant toute la période] », indique le 1er vice-président de l’Union des producteurs agricoles, Martin Caron. À la différence que cette année, ce sont aux 6e, 7e et 8e jours avant la fin de la période que d’importantes précipitations ont été enregistrées. À la ferme, l’indemnisation reçue par le producteur n’est donc pas représentative de la réalité.
« La Financière a estimé, et ce sont ses chiffres, que [c’est] à partir de la 10e journée avant la fin [qu’il] faudrait pondérer la méthodologie », poursuit M. Caron. Or, étant donné que le gouvernement fédéral paye une partie de l’assurance récolte, son aval est nécessaire pour effectuer la modification.
Interpellée par La Terre sur le sujet, la Financière n’a pas souhaité commenter le dossier. Le cabinet du ministre MacAulay indique, pour sa part, poursuivre les discussions sur cet enjeu avec le gouvernement du Québec.
Cependant, le ministre de l’Agriculture du Québec, André Lamontagne, a rencontré son homologue fédéral le 16 janvier dernier, mettant de l’avant cet enjeu, confirme-t-on à La Terre.
« Notre gouvernement continue de faire pression sur le gouvernement fédéral afin qu’il règle ce dossier. Pour le moment, les discussions se poursuivent », a indiqué l’attachée de presse du ministre Lamontagne.