Le virage environnemental : tâchons d’éviter le dérapage!
La dernière saison de production a été particulièrement pénible pour les producteurs de pommes de terre. Peut-on parler d’extrêmes climatiques? Sûrement! Est-ce lié au réchauffement de la planète? Fort probablement! Quoi qu’il en soit, cela nous affecte déjà. Les deux paliers de gouvernements nous imposent de plus en plus de règles contraignantes portant sur l’utilisation de l’eau et des pesticides. Les producteurs sont conscients de l’enjeu environnemental et utilisent déjà des outils provisionnels pour mieux cibler les applications de pesticides, irriguer lorsque nécessaire et pratiquer une agriculture de plus en plus raisonnée.
Mais ce nécessaire virage doit se faire sans mettre en danger la pérennité de leur ferme et leur compétitivité face aux agriculteurs des autres provinces et États. Ils ont besoin d’une période de transition réaliste et d’un accompagnement solide des gou- vernements, sous forme de soutien à la recherche et d’aide provenant de programmes efficaces de protection contre les risques climatiques. Nous tenons à souligner ici la lenteur des travaux de renouvellement du programme d’assurance récolte pour notre secteur.
Les agriculteurs doivent surtout compter sur un ministère québécois de l’Agriculture fort qui fera entendre leurs voix auprès du ministère de l’Environnement afin que ceux qui établissent les règles ne le fassent pas en vase clos, dans une tour d’ivoire. Les producteurs de pommes de terre du Québec sont motivés par le défi de l’environnement et offrent leur pleine collaboration aux intervenants de ces deux ministères afin de relever celui-ci dans le cadre d’une approche constructive et réaliste.