La Terre de chez nous

Désormais seule aux commandes

- ÉMÉLIE RIVARD-BOUDREAU Correspond­ante régionale redaction@ laterre.ca Grande passionnée du travail à la ferme, Édith Lafond est propriétai­re de la Ferme Témistar depuis bientôt 21 ans.

Survivre à une séparation n’est facile pour personne, mais ce l’est encore moins quand on quitte son partenaire d’affaires. Édith Lafond démontre que l’on peut surmonter cette épreuve, surtout lorsqu’on est bien entouré. La mère de cinq enfants mène fièrement une entreprise laitière robotisée du Témiscamin­gue.

SAINT-EUGÈNE-DE-GUIGUES – « On me dit souvent que je suis courageuse. Chose certaine, je ne peux pas dire que ç’a été facile », confie Édith Lafond, une véritable passionnée des animaux, aujourd’hui seule propriétai­re de la Ferme Témistar. Cela fait bientôt 21 ans que la productric­e se donne corps et âme pour son exploitati­on. Au lendemain de sa séparation, il y a deux ans et demi, elle a choisi de prendre seule les rênes de l’entreprise, malgré tous les défis que cela allait entraîner.

Heureuseme­nt, Édith Lafond est bien entourée, puisque ses quatre frères et ses parents travaillen­t dans le milieu agricole. « Ils ont soutenu mes décisions, m’ont conseillé dans le choix des cultivars, mais surtout, ils m’ont aidé à faire le deuil de certains de mes idéaux. Ils étaient aussi les premiers arrivés pour me prêter main-forte au champ ou lors de bris d’équipement », se remémore-t-elle, reconnaiss­ante.

Une relève en gestation

Trois de ses enfants présentent aussi de l’intérêt pour l’agricultur­e et ont été formés à l’Institut de technologi­e agroalimen­taire (ITA). L’aînée de 24 ans, Niky, sera sous peu associée avec son conjoint dans une autre ferme laitière et de grandes cultures, à quelques kilomètres de chez sa mère.

Lydia, elle, est la plus motivée à prendre la relève de l’exploitati­on familiale. La jeune femme de 21 ans travaille actuelleme­nt comme technicien­ne de contrôle pour le centre d’expertise en production laitière Valacta. Diplômée en production animale de l’ITA, elle est reconnue pour son leadership ou, à la blague, comme celle qui aime le plus diriger. « Oui, c’est vrai, admet-elle. On s’en parle régulièrem­ent. J’aime la dynamique à la ferme. »

Le fils aîné d’Édith Lafond, Pascal, est aussi grandement impliqué. Présenteme­nt, il est le bras droit de sa mère pour l’entretien de la machinerie. À 23 ans, même s’il détient un diplôme en technologi­e du génie agromécani­que, il tergiverse quant à son avenir à la ferme. Accepterat-il de se faire diriger par sa soeur? « Je ne sais pas encore. J’aime ça, mais j’ai d’autres passions », répond-il en faisant référence à un projet d’affaire en impression 3D.

Sa petite soeur de 19 ans, Tiffany, travaille quant à elle à temps partiel à la ferme avant d’entrer, en août 2019, à l’Université de Montréal en psychologi­e.

Enfin, le plus jeune, Nelson, prend lui aussi une autre direction. L’an prochain, il se dirigera vers le Cégep de Jonquière pour étudier en production télévisuel­le. Qui sait? Un tournage le ramènera peut-être à sa terre familiale un jour.

 ??  ?? Édith Lafond travaille avec ses cinq enfants sur la ferme. Sur la photo : Niky Robert avec dans ses bras, la petite Florence, Pascal Robert, Nelson Robert, Édith Lafond, Lydia Robert et Tiffany Robert.
Édith Lafond travaille avec ses cinq enfants sur la ferme. Sur la photo : Niky Robert avec dans ses bras, la petite Florence, Pascal Robert, Nelson Robert, Édith Lafond, Lydia Robert et Tiffany Robert.
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