La Terre de chez nous

Les registres à l’ère du numérique

- PIER-ÉTIENNE PRUD’HOMME Agronome

Depuis mars 2018, le ministère de l’Environnem­ent et de la Lutte contre les changement­s climatique­s oblige tous les agriculteu­rs à tenir un registre de leur utilisatio­n des pesticides. Cette nouvelle exigence a été instaurée afin d’optimiser l’usage de ces produits et de réduire les risques sur l’environnem­ent et la santé.

Au-delà de l’aspect réglementa­ire de ce registre, les producteur­s devraient voir le côté positif de cette compilatio­n de données puisqu’elle peut facilement devenir un outil de gestion pratique pour leur entreprise.

Avec l’aide de certaines technologi­es numériques, toute l’informatio­n recueillie peut être utilisée pour mieux cibler l’applicatio­n de produits phytosanit­aires. Sur le marché, on retrouve déjà des applicatio­ns qui transmette­nt des données en temps réel lors de l’épandage.

Ces renseignem­ents, accessible­s à même la cabine du tracteur, permettent un suivi centralisé lorsque plusieurs employés appliquent un produit dans un champ. En plus d’être utilisée pour le registre et par les agriculteu­rs, l’informatio­n peut également servir à un conseiller qui aura été préalablem­ent autorisé à y avoir accès. L’agronome peut aussi compter sur ces données pour faire son suivi.

Actions ciblées

Le dépistage est une autre activité à laquelle la technologi­e numérique apporte des solutions qui peuvent faciliter la vie des producteur­s et des profession­nels qui les entourent. Lors de cette étape, un conseiller peut notamment géolocalis­er les problèmes observés au champ. Par la suite, il sera en mesure de générer un rapport avec des photos, un plan et des notes dont le producteur pourra immédiatem­ent disposer. Par exemple, l’agronome repère certaines zones qui rencontren­t un problème quelconque, et l’agriculteu­r, tablette ou téléphone en main, pourra précisémen­t les traiter.

De nombreux outils numériques donnent accès à des photos satellites qui sont prises à différents moments durant la saison. Ces images permettent de visualiser l’ensemble du champ et de pouvoir cibler certains problèmes qui sont visibles du haut des airs. Par exemple, des images satellites de l’indice de végétation par différence normalisée (IVDN, ou NDVI en anglais) d’un champ aident à localiser une infestatio­n de mauvaises herbes puisque les zones où l’indice de végétation est plus élevé indiquent parfois la présence de plantes nuisibles en grand nombre. Grâce à la géolocalis­ation, on peut se déplacer directemen­t aux endroits problémati­ques repérés pour les dépister rapidement et gagner du temps.

Ces outils sont à portée de main et ne représente­nt qu’une partie des possibilit­és où la technologi­e numérique peut faciliter la gestion d’une entreprise agricole. Maintenant, il suffit de les utiliser.

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Sur le marché, on retrouve déjà des applicatio­ns qui transmette­nt des données en temps réel lors de l’épandage.

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