ACEUM : « L’industrie a de nouveau servi de monnaie d’échange »
Les têtes dirigeantes d’Agropur ont eu des mots durs à l’égard d’Ottawa pour la conclusion de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM). « Pour la 3e fois en quelques années, le gouvernement canadien a sacrifié une partie de notre système de gestion de l’offre. […] L’industrie a de nouveau servi de monnaie d’échange », a souligné son président René Moreau, dont c’était la dernière assemblée générale annuelle. À terme, c’est plus de 15 % du marché qui sera approvisionné par des importations, « autant de lait qui ne sera pas transformé au Canada », a illustré l’agriculteur de Warwick. À son avis, le plafonnement des exportations canadiennes de certains produits laitiers prévu à l’entente constitue un dangereux précédent.
« Force est de constater qu’il y a au gouvernement fédéral une rupture entre le discours et l’action. Cette incohérence engendre beaucoup d’incertitude et accroît la complexité de la planification de nos investissements dans nos infrastructures canadiennes. Plus encore que les nécessaires compensations financières, la filière laitière canadienne a besoin que les politiques et les stratégies laitières retrouvent leur cohérence », a critiqué M. Moreau, dans son mot du président.