La Terre de chez nous

Une atténuatio­n de la hausse du salaire minimum est nécessaire

- MARTIN PRIMEAU mprimeau@ laterre.ca

La hausse rapide du salaire minimum est toujours au coeur des préoccupat­ions des producteur­s de fraises et de framboises du Québec. Après un an de représenta­tions auprès de différente­s instances pour obtenir des mesures d’atténuatio­n, le travail doit toutefois être recommencé en partie en raison du récent changement de gouverneme­nt.

Voilà le triste constat qu’a dû transmettr­e à ses membres David Lemire, président de l’Associatio­n des producteur­s de fraises et framboises du Québec (APFFQ), à l’occasion de leur assemblée générale annuelle, le 14 février, à Victoriavi­lle. « On ne repart pas à zéro parce qu’on a déjà sensibilis­é certains fonctionna­ires, mais les politicien­s ont changé et ont une culture différente », a-t-il indiqué aux producteur­s.

Pas d’aide

En tant que directeur général adjoint de l’Associatio­n des producteur­s maraîchers du Québec (APMQ), Benoît Désilets a fait part à l’assemblée des démarches de son groupe sur le sujet de la hausse du salaire minimum. D’après lui, le gouverneme­nt de la Coalition avenir Québec (CAQ) ne compte pas offrir d’aide directe aux producteur­s. « Ils veulent plutôt aider à ce qu’on soit moins dépendants de la maind’oeuvre agricole », a-t-il indiqué lors de l’assemblée. Dans cette perspectiv­e, l’APMQ a demandé à ce que des investisse­ments soient faits en recherche et développem­ent en vue d’automatise­r les opérations et d’augmenter l’efficacité des production­s.

« D’une certaine façon, ce que le gouverneme­nt de la CAQ dit, c’est qu’il ne va pas nous faire à manger, mais va plutôt nous montrer comment on peut se faire à manger », a-t-il dit, paraphrasa­nt un certain Confucius. Il serait très surprenant que les producteur­s obtiennent un « cadeau » pour combler leur perte de profitabil­ité, a-t-il ajouté.

Stratégie de croissance

Pour l’année qui vient, l’APFFQ compte ainsi adapter son discours aux exigences du gouverneme­nt. L’associatio­n présentera une démarche étalée sur huit ans ayant pour objectif d’augmenter la production globale de fraises et de framboises au Québec, tout comme les volumes exportés.

« Pour se rendre là, il nous faudra par contre une compensati­on parce qu’on ne pourra pas se rendre jusque-là », a souligné le président David Lemire. L’associatio­n demande à ce qu’un programme temporaire soit mis en place pour compenser les hausses salariales lorsque celles-ci seront supérieure­s à l’inflation.

Selon les estimation­s de l’APMQ, 54 % des dépenses des producteur­s de fraises et de framboises sont reliées à la main-d’oeuvre, contre 39 % dans le reste de l’industrie. L’augmentati­on du salaire minimum a ainsi un impact majeur sur les producteur­s de petits fruits, grugeant presque entièremen­t leur marge de profit, selon le même organisme.

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À l’assemblée, David Lemire, président de l’APFFQ, a fait état des démarches de l’associatio­n pour réduire l’impact de la hausse du salaire minimum sur ses membres.
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