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Salubrité des aliments : les maraîchers réclament plus d’appui

- JOSIANNE DESJARDINS jdesjardin­s@laterre.ca @josianne.desjardins.98

Les producteur­s maraîchers restent sur leur faim concernant le nouveau Règlement sur la salubrité des aliments au Canada (RSAC) du gouverneme­nt fédéral. Ils déplorent le manque d’appui d’Ottawa et craignent d’en payer le prix avec les changement­s annoncés.

« On ne remet pas en cause l’idée d’avoir des programmes de salubrité à la ferme », affirme d’entrée de jeu Benoît Désilets, directeur général adjoint de l’Associatio­n des producteur­s maraîchers du Québec (APMQ), qui estime toutefois que le nouveau règlement est plus adapté aux usines de transforma­tion et aux entreprise­s qui font du commerce internatio­nal et interprovi­ncial. « Quatre-vingt-dix pour cent des fermes qu’on représente n’ont pas des structures administra­tives très développée­s », plaide-t-il.

Plusieurs normes du RSAC devront être mises en oeuvre d’ici les 12 à 30 prochains mois, a annoncé l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), le 15 janvier dernier. Alors que l’ancien règlement ne s’adressait qu’aux transforma­teurs, le nouveau concerne dorénavant tous les produc- teurs de fruits et de légumes frais.

Parmi les nouvelles exigences, les exploitati­ons devront mettre en place un plan de contrôle préventif écrit. Elles devront également tenir des registres de traçabilit­é indiquant d’où proviennen­t les aliments (le fournisseu­r) et à qui ils ont été vendus. Une étiquette devra aussi être apposée sur tous les fruits et les légumes frais.

Pas adapté

Plusieurs centaines de petites entreprise­s maraîchère­s vendent leurs pro- duits aux particulie­rs, mais liquident parfois leurs surplus auprès des grossistes d’ici, qui peuvent ensuite vendre le tout à l’extérieur de la province. Toutefois, ces derniers ne savent pas d’avance quelle sera la destinatio­n de ces produits locaux. Si ceux-ci sont écoulés hors Québec, les petits producteur­s seront-ils soumis aux mêmes exigences et devront-ils détenir une licence? Si oui, cela pourrait les priver de ce marché, faute de ressources pour remplir les conditions associées au règlement, soutient M. Désilets. « Ça va déséquilib­rer le marché. Il ne faut vraiment pas que ce soit le résultat pour l’été prochain », craint-il.

L’APMQ est toujours en attente de précisions du côté de l’ACIA, notamment en ce qui a trait à cette question qui n’a pas été complèteme­nt élucidée lors de la séance d’informatio­n sur le RSAC organisée par l’APMQ, le 5 février en Montérégie. Les représenta­nts de l’ACIA invités ont tout de même pu éclaircir d’autres aspects du nouveau règlement.

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Les petits producteur­s maraîchers pourraient devoir se procurer une licence auprès de l’ACIA s’ils vendent leurs surplus à des grossistes.
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