La Terre de chez nous

Un nouvel économusée pour l’huile d’émeu

- ÉMÉLIE BERNIER Collaborat­ion spéciale Raymonde Tremblay est fière de mettre en valeur les nombreuses caractéris­tiques de l’émeu.

Dès le mois de mai, le Centre de l’émeu de Charlevoix deviendra l’Économusée de la huilière, une petite révolution pour la fondatrice Raymonde Tremblay, éleveuse passionnée de ce drôle d’oiseau depuis plus de 20 ans.

Ce n’est pas d’hier que Mme Tremblay rêve de faire de sa ferme un lieu où elle pourrait non seulement transforme­r le gras de ses bêtes en huile, mais aussi fabriquer ses produits cosmétique­s et valoriser la viande d’émeu, qui est méconnue. « Je tiens à tout valoriser, par respect pour l’animal et parce que les produits qui en découlent sont de qualité », indique-t-elle.

Afin de mettre de l’avant les propriétés cosmétique­s uniques de l’huile d’émeu, elle a modifié toutes les recettes de base de sa gamme de produits pour la peau. « On a enlevé tout ce que David Suzuki dénonce : le laurylsulp­hate de sodium, les phtalates, les fragrances… C’était une grosse démarche », explique l’éleveuse.

Elle remarque d’ailleurs que de plus en plus de gens utilisent une applicatio­n comme Clean Beauty pour numériser ses produits afin de savoir si les ingrédient­s qu’ils contiennen­t sont bons ou pas. La démarche a porté fruit. « Maintenant, on est irréprocha­bles », assure-t-elle. De plus, les produits de la gamme Émeu Charlevoix se retrouvero­nt, sous peu, dans les pharmacies Familiprix Extra et, bien sûr, entre les murs de l’Économusée de la huilière.

Une histoire à raconter

La collaborat­ion avec le réseau Économusée pour mettre en oeuvre le projet a d’ailleurs été possible grâce à l’aspect historique de la procédure d’extraction de l’huile à partir d’un gras animal. « La transforma­tion d’un gras animal en huile à des fins corporelle­s ou utilitaire­s remonte aux années 1860, dans Charlevoix. À cette époque, on utilisait la graisse de phoque et de marsouin qu’on transforma­it en mazout, en huile à lampe ou en savon », explique Raymonde Tremblay. Des panneaux d’interpréta­tion mettront en valeur cet héritage.

Le nouveau bâtiment qui abritera l’économusée, en plus de constituer une place de choix pour les produits cosmétique­s de la gamme Émeu Charlevoix, est équipé d’une cuisine à partir de laquelle on pourra faire déguster la viande sous diverses formes, du carpaccio au cassoulet. De grandes vitrines donnant sur les salles de production au rez-de-jardin permettron­t d’observer les étapes de transforma­tion du gras en huile notamment.

Raymonde Tremblay voit grand. « J’aimerais tripler mon troupeau en partenaria­t avec d’autres agriculteu­rs de Charlevoix. Ils élèveraien­t des émeus qu’on transforme­rait. Ils seraient enca- drés et pourraient produire avec nos grains, nos spécificat­ions et notre expertise alors que nous avons appris par nous-mêmes. C’est intéressan­t, car le marché est garanti », lance-t-elle comme une invitation.

L’ouverture officielle de l’Économusée de la huilière est prévue en mai.

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