La Terre de chez nous

La prévisibil­ité accroît la robustesse d’une filière économique

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La prévisibil­ité est bonne pour les affaires. Connaître d’avance la demande pour ses produits, le prix que l’on obtiendra et le coût de ses fournisseu­rs de biens et services aide à mieux organiser ses activités courantes, mais également à planifier des investisse­ments dans son entreprise.

Pour les industriel­s forestiers, cette prévisibil­ité doit porter sur les flux d’approvisio­nnement en bois des forêts publiques et privées, les prix payés aux fournisseu­rs, les qualités reçues et la certitude que l’origine des opérations forestière­s ne nuira pas à leur image. En d’autres mots, il faut réduire le risque.

Pour le producteur de bois, la prévisibil­ité est aussi importante. Il doit avoir l’assurance que des marchés existeront pour tous les produits récoltés, prévoir les frais de récolte et de transport à débourser, respecter des réglementa­tions, mais surtout avoir la certitude qu’il recevra le revenu attendu.

Par leurs actions, les syndicats de producteur­s forestiers augmentent cette prévisibil­ité, tant pour les industriel­s que pour les producteur­s. D’un côté, ceux-ci ont accès à un service profession­nalisé pour négocier et faire respecter des contrats de vente de bois avec les industriel­s et les transporte­urs. De l’autre, les industriel­s obtiennent de meilleures garanties sur leurs approvisio­nnements et voient un plus grand nombre de propriétai­res produire du bois en raison d’un niveau de confiance accru.

Malheureus­ement, l’action des syndicats de producteur­s de bois n’a pas atteint son plein potentiel et cela nuit à l’ensemble de la filière. Incapables de jouer pleinement leur rôle, ces organisati­ons n’arrivent pas à réduire suffisamme­nt le risque. La comparaiso­n entre la commercial­isation du bois à pâte et celle du bois de sciage est frappante. Dans certaines régions, des convention­s avec les transporte­urs définissen­t les règles, tandis qu’ailleurs, les frais de transport sont négociés à la pièce, producteur par producteur. De plus, des contrats de vente de bois de sciage accessible­s à tous les producteur­s existent dans des régions, tandis qu’ailleurs, chacun doit se débrouille­r au meilleur de ses connaissan­ces et de ses relations pour vendre sa production.

Il serait temps que les industriel­s cessent leur lutte pour réduire la portée de notre travail et nous demandent d’organiser davantage la production et la commercial­isation des bois en forêt privée pour accroître la prévisibil­ité dans notre secteur. Cela rendra service à tous.

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PIERRE-MAURICE GAGNON Président de la Fédération des producteur­s forestiers du Québec

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