La prévisibilité accroît la robustesse d’une filière économique
La prévisibilité est bonne pour les affaires. Connaître d’avance la demande pour ses produits, le prix que l’on obtiendra et le coût de ses fournisseurs de biens et services aide à mieux organiser ses activités courantes, mais également à planifier des investissements dans son entreprise.
Pour les industriels forestiers, cette prévisibilité doit porter sur les flux d’approvisionnement en bois des forêts publiques et privées, les prix payés aux fournisseurs, les qualités reçues et la certitude que l’origine des opérations forestières ne nuira pas à leur image. En d’autres mots, il faut réduire le risque.
Pour le producteur de bois, la prévisibilité est aussi importante. Il doit avoir l’assurance que des marchés existeront pour tous les produits récoltés, prévoir les frais de récolte et de transport à débourser, respecter des réglementations, mais surtout avoir la certitude qu’il recevra le revenu attendu.
Par leurs actions, les syndicats de producteurs forestiers augmentent cette prévisibilité, tant pour les industriels que pour les producteurs. D’un côté, ceux-ci ont accès à un service professionnalisé pour négocier et faire respecter des contrats de vente de bois avec les industriels et les transporteurs. De l’autre, les industriels obtiennent de meilleures garanties sur leurs approvisionnements et voient un plus grand nombre de propriétaires produire du bois en raison d’un niveau de confiance accru.
Malheureusement, l’action des syndicats de producteurs de bois n’a pas atteint son plein potentiel et cela nuit à l’ensemble de la filière. Incapables de jouer pleinement leur rôle, ces organisations n’arrivent pas à réduire suffisamment le risque. La comparaison entre la commercialisation du bois à pâte et celle du bois de sciage est frappante. Dans certaines régions, des conventions avec les transporteurs définissent les règles, tandis qu’ailleurs, les frais de transport sont négociés à la pièce, producteur par producteur. De plus, des contrats de vente de bois de sciage accessibles à tous les producteurs existent dans des régions, tandis qu’ailleurs, chacun doit se débrouiller au meilleur de ses connaissances et de ses relations pour vendre sa production.
Il serait temps que les industriels cessent leur lutte pour réduire la portée de notre travail et nous demandent d’organiser davantage la production et la commercialisation des bois en forêt privée pour accroître la prévisibilité dans notre secteur. Cela rendra service à tous.