La Terre de chez nous

Jean Fontaine, l’innovateur

- MARTIN MÉNARD mmenard@laterre.ca

« On fait des affaires dans 80 pays. Quand les gens viennent ici, ils se sentent bien reçus et ils voient qu’il n’y a pas de compromis sur la qualité. » – Jean-François Fontaine, vice-président

SAINT-HYACINTHE — La tour de cinq étages érigée au nord de Saint-Hyacinthe n’est pas un hôtel de luxe, mais le siège social nec plus ultra de Jefo, une entreprise spécialisé­e dans la nutrition haute précision du bétail. Parti de presque rien il y a 37 ans, le propriétai­re Jean Fontaine prévoit que ses ventes actuelles de 430 M$ atteindron­t 1 G$ d’ici six ans.

La recette

Son entreprise avance à un rythme impression­nant : injection de 12 M$ dans la constructi­on du siège social en 2017, co-investisse­ment de 50 M$ depuis 2012 dans une filiale de transport et de transborde­ment des grains, lancement de l’érection d’une nouvelle usine de 30 M$ le 18 janvier dernier et dévoilemen­t prochain d’un projet de centre de recherche en production avicole à Saint-Hyacinthe au coût de 7 M$.

La recette de Jefo? Répondre aux besoins précis du client et prévoir les tendances. C’est ainsi que la compagnie a injecté des sommes importante­s en recherche et développem­ent afin d’offrir aux éleveurs des produits qui améliorent la performanc­e des troupeaux, sans faire appel à des médicament­s comme facteurs de croissance.

Cette stratégie s’avère payante, sachant que plusieurs pays, dont le Canada, restreigne­nt aujourd’hui l’utilisatio­n des antibiotiq­ues comme facteur de croissance pour éviter les problèmes d’antibiorés­istance.

La prochaine révolution

Jefo veut continuer d’innover pour maintenir sa position mondiale. « Tout le monde fait des profits, mais ça dépend de ce que tu fais avec. Nous réinvestis­sons dans l’entreprise. Nous avons 65 diplômés en nutrition animale de 26 nationalit­és différente­s pour déve- lopper les prochaines avancées », dit M. Fontaine.

Ce dernier assure que le secteur connaîtra une autre révolution et qu’il en fera partie. « Partout à travers le monde, l’agricultur­e s’intensifie. C’est incontourn­able. Il faut obtenir une meilleure conversion alimentair­e à l’aide des enzymes. Un gain de 50 g sur un poulet, ça ne paraît pas, mais sur 1 milliard de poulets, oui », fait-il valoir. Cela génère également moins de fumier, ce qui s’inscrit dans l’agricultur­e durable réclamée par de plus en plus de consommate­urs, ajoute-t-il.

« L’argent est dans les détails »

Jean Fontaine n’est pas du genre à cacher sa réussite. Comme le dit si bien le principal intéressé, « l’argent est dans les détails ». Le nouveau siège social comprend un bistro au rez-dechaussée avec cafés de spécialité, salle d’entraîneme­nt hypermoder­ne pour les employés et leurs proches, bureaux aux murs arrondis afin de diminuer le bruit et, pour plaire aux millénaria­ux, un endroit haut de gamme au 5e étage où l’on peut se restaurer. La somptuosit­é du bâtiment de Jefo est peu commune dans le milieu agricole, mais pour les Fontaine, il s’agit d’un investisse­ment en marketing et en gestion des ressources humaines. « Inspirer la solidité financière, c’est important. On fait des affaires dans 80 pays. Quand les gens viennent ici, ils se sentent bien reçus et voient qu’il n’y a pas de compromis sur la qualité », indique le fils et vice-président Jean-François Fontaine. Des lieux de travail avant-gardistes aident également l’entreprise à attirer et à fidéliser une main-d’oeuvre compétente.

 ??  ?? Jean Fontaine prévoit atteindre des ventes de 1 G$ d’ici six ans. « Le confort inhibe le progrès. Quand ça va bien, pourquoi faire plus? Nous, on est ambitieux. Ce n’est jamais assez », explique Jean Fontaine à propos de son succès en affaires.
Jean Fontaine prévoit atteindre des ventes de 1 G$ d’ici six ans. « Le confort inhibe le progrès. Quand ça va bien, pourquoi faire plus? Nous, on est ambitieux. Ce n’est jamais assez », explique Jean Fontaine à propos de son succès en affaires.

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