La Terre de chez nous

Des cours d’espagnol de plus en plus populaires

- MARTIN PRIMEAU mprimeau@ laterre.ca

L’embauche grandissan­te de travailleu­rs étrangers temporaire­s (TET), notamment par les producteur­s laitiers, a fait exploser la demande pour des formations de base en espagnol un peu partout dans la Belle Province.

C’est particuliè­rement vrai au Centredu-Québec où l’on a démarré lors des derniers mois des cours d’espagnol pour huit groupes de 15 à 20 producteur­s. « C’est notre année record, explique Guylaine Martin, répondante au Collectif en formation agricole du Centre-du-Québec. Nous formons toujours une ou deux cohortes par année, mais cette année, c’est exceptionn­el. »

Les formations de 35 heures, réparties sur 10 semaines dans différente­s municipali­tés de la région, sont aussi adaptées aux besoins spécifique­s de chaque type de production. Cette année, on a même créé de toutes pièces un cours de niveau intermédia­ire pour les producteur­s souhaitant améliorer leur maîtrise de l’espagnol.

Nouvelle réalité

Derrière cette hausse se cache une nouvelle réalité : après les maraîchers, les producteur­s laitiers se tournent eux aussi progressiv­ement vers des TET.

Daniel Pellerin est l’un d’eux. L’agriculteu­r de Sainte-Sophie-d’Halifax au Centre-du-Québec a accueilli un employé guatémaltè­que l’automne dernier alors même qu’il suivait une formation en espagnol. « Ça m’a donné la base pour communique­r avec lui, expliquet-il. Il y a des limites à ce que peut faire Google Traduction. » Le constat est le même du côté d’Anne-Marie Lemay, de Sainte-Élizabeth-de-Warwick, qui a pris part aux cours avec son conjoint. « Je les recommande vraiment, dit-elle. Lorsque tu accueilles bien ton travailleu­r, il va être prêt à bien s’investir. »

Selon le Centre d’emploi agricole de la Fédération de l’UPA du Centre-duQuébec, le nombre d’exploitati­ons ayant embauché un TET est passé de 90 en 2017 à 140 l’an dernier. Une hausse essentiell­ement attribuabl­e au secteur laitier, d’après l’organisme.

Estrie et Abitibi-Témiscamin­gue aussi

Dans une moindre mesure, le phénomène déborde ailleurs au Québec. En Estrie, où l’on offre les cours depuis l’an passé, on a lancé cette année deux groupes plutôt qu’un seul. Selon le Collectif régional en formation agricole de l’Estrie, cette augmentati­on serait principale­ment due à l’intérêt des producteur­s laitiers.

Du côté de l’Abitibi-Témiscamin­gue, où l’on donne des cours d’espagnol adaptés aux agriculteu­rs pour la première fois, la propositio­n a été si populaire qu’elle a attiré 23 participan­ts, alors que 20 places étaient disponible­s. Une partie des participan­ts a pu suivre ses cours à distance via la plateforme Zoom. Selon Pascal Rheault, président de la Fédération de l’UPA d’AbitibiTém­iscamingue, plus d’une vingtaine d’exploitati­ons de la région ont manifesté un intérêt pour accueillir des TET depuis un an. « C’est un phénomène nouveau ici que l’on observe depuis deux ans », dit-il.

« Je les recommande vraiment. Lorsque tu accueilles bien ton travailleu­r, il va être prêt à bien s’investir. » – Anne-Marie Lemay, de Sainte-Élizabeth-de-Warwick

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Au Centre-du-Québec, le nombre de cours d’espagnol offerts aux producteur­s a explosé depuis les six derniers mois.

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