La Terre de chez nous

Cap sur les exportatio­ns

- MARTIN PRIMEAU mprimeau@ laterre.ca

Maintenant qu’ils disposent de bases solides au Québec, les producteur­s de fraises de la province lorgnent du côté des États-Unis pour y exporter leurs produits.

La stratégie découle de perturbati­ons susceptibl­es de chambouler la production de fraises en Californie. En plus de jongler avec un climat instable et un accès à l’eau de plus en plus problémati­que, les producteur­s californie­ns se préparent à une hausse du salaire minimum de 36 % d’ici 2023, le faisant passer à 15 $ l’heure.

« Il y a une réelle opportunit­é à saisir, surtout dans le nord-est des États-Unis », souligne David Lemire, président de l’Associatio­n des producteur­s de fraises et framboises du Québec (APFFQ), et ce, même si une partie de la production californie­nne était déplacée au Mexique. « Il restera toujours une fenêtre dans l’année où ils ne pourront pas produire en même temps que nous », soutient-il.

Innover

Pour entrer sur le marché américain, les producteur­s du Québec devront toutefois innover en développan­t des variétés mieux adaptées au transport et capables de se conserver plus longtemps, rappelle le président de l’APFFQ.

Les techniques de production devront aussi être modernisée­s afin de réduire les coûts et compenser la hausse rapide du salaire minimum au Québec. À cet effet, il propose d’adopter la production sur table qui permet une récolte « à hauteur d’homme ». L’APFFQ souhaite obtenir un appui financier du gouverneme­nt québécois pour accélérer cette transition.

Les framboises aussi

De leur côté, les producteur­s de framboises ont aussi des idées de grandeur, mais viseront d’abord à regagner des parts de marché au Québec. « On espère réaliser avec les framboises ce qu’on a fait dans le passé avec les fraises d’automne », indique M. Lemire.

Pour y parvenir, il propose d’adopter la culture hors sol, une approche qui donne la possibilit­é d’étaler la saison de production sur plusieurs mois. « Ça nous permettrai­t également de développer des variétés ayant un calibre et une fermeté qui se rapprochen­t des framboises californie­nnes », dit-il. Le passage à une production hors sol coûte toutefois 100 000 $ l’hectare, selon lui, et nécessiter­ait une aide financière de l’État. À cet égard, le président de l’Associatio­n se montre confiant. « On a senti de l’intérêt de la part du gouverneme­nt et on pense obtenir son appui. »

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L’adoption de la culture hors terre a fait ses preuves en Europe et pourrait permettre aux producteur­s de petits fruits du Québec d’augmenter leur productivi­té.

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