La Terre de chez nous

Se conformer aux règles pour éviter les chutes

- JOSIANNE DESJARDINS jdesjardin­s@ laterre.ca @josianne.desjardins.98

De nouvelles règles sont en vigueur depuis le début de l’année 2019 afin de protéger les travailleu­rs contre les chutes. Mais encore faut-il que les producteur­s les appliquent et prennent au sérieux ce qui peut leur sauver la vie.

C’est du moins l’une des grandes préoccupat­ions soulevées par Louis Verville, conseiller-expert en prévention-inspection de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), en entrevue à La Terre.

« Prévenir les chutes à tous les niveaux » est le thème de la Semaine de la santé et de la sécurité en agricultur­e, qui se déroule du 10 au 16 mars. Cela cadre bien avec certains nouveaux articles du Règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST).

Avant le 3 janvier, seuls les travailleu­rs exposés à une chute de plus de trois mètres devaient porter un harnais. Maintenant, tous ceux qui risquent de tomber « d’une hauteur de 1,5 m ou plus dans un puits, un bassin, un bac, un réservoir, une cuve, un récipient qui sert à l’entreposag­e ou au mélange de matières, ou lorsqu’ils manutentio­nnent une charge » sont priés de revêtir cet équipement.

Il en va de même pour tous les travailleu­rs qui s’exposent à une chute dans un liquide ou une substance dangereuse, sur une pièce en mouvement ou sur un équipement ou des matériaux présentant un danger, détaille-t-on dans le règlement.

Dispositif antichute

Par ailleurs, les nouvelles échelles fixes, avec ou sans crinoline, installées sur un silo après le 3 janvier doivent être pourvues d’un dispositif antichute si les travailleu­rs se trouvent à plus de six mètres de haut.

Toutefois, les producteur­s qui possédaien­t déjà une échelle fixe pourvue d’une crinoline avant cette année ne sont pas obligés d’avoir un tel dispositif, comme le prévoyait l’ancienne version du règlement. Il s’agit là d’une clause de droit acquis, dite « grand-père ».

« Au moins, les nouvelles installati­ons – de 200 à 300 silos de plus par année – auront une protection supplément­aire contre les chutes », fait valoir M. Verville. En fait, la crinoline n’empêche pas tous les accidents, même s’il est possible de s’y agripper en cas de chute, rappelle l’expert.

Une ligne de vie verticale munie d’un coulisseau (voir les photos) coûte environ 1 800 $ et peut être installée par l’utilisateu­r. Toutefois, M. Verville reconnaît que cela est « onéreux » pour les petits producteur­s, surtout s’il n’y a pas d’ancrage sur le silo.

Mais le plus grand frein à l’emploi de certains équipement­s, c’est surtout la négligence, déplore M. Verville. Selon lui, les agriculteu­rs sont « accoutumés au danger, […], car il faut aller plus vite et faire les réparation­s nécessaire­s pour nourrir les animaux. [Ils sont dans] l’urgence d’agir ».

« Les producteur­s sont des gens de coeur. Peut-être que c’est une mauvaise perception, mais on dirait que la santé-sécurité au travail n’entre pas dans leurs priorités », enchaîne M. Verville.

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Une ligne de vie verticale munie d’un coulisseau coûte environ 1 800 $ et peut être installée par l’utilisateu­r.
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