La Terre de chez nous

Un virage bio est bel et bien en cours au Québec!

- MARCEL GROLEAU Président général de l'Union des producteur­s agricoles

À titre de président général de l’Union des producteur­s agricoles (UPA), je participe à plusieurs activités. L’une des plus intéressan­tes est certaineme­nt le colloque Bio pour tous!, une initiative du Centre d’expertise et de transfert en agricultur­e biologique et de proximité (CETAB+).

Les 20 et 21 février derniers, la cinquième édition du colloque a permis de réunir des centaines de producteur­s, d’experts et d’inter venants du milieu pour discuter notamment des méthodes de désherbage, des techniques de fertilisat­ion, du développem­ent de la mécanisati­on, de la lutte aux maladies, des variétés de semence, de l’entreposag­e de l’ail et de la recherche. Les engrais verts, les grandes cultures et l’aillicultu­re étaient les thèmes à l’honneur cette année.

Avec ses 30 employés, le CETAB+ effectue depuis 2010 de la recherche appliquée en production végétale biologique et dispense des services-conseils de nature technique, de gestion et de mise en marché aux entreprise­s agricoles. Le Centre est une partie intégrante de l’Institut national d’agricultur­e biologique (INAB) du Cégep de Victoriavi­lle, qui regroupe les activités d’enseigneme­nt, de recherche, de transfert technologi­que et d’incubation en agricultur­e. L’INAB est le plus grand centre de formation et de recherche en agricultur­e biologique au Canada. Plus de 200 jeunes étudient la production bio à ce cégep.

L’Institut de technologi­e agroalimen­taire, campus de La Pocatière, permet lui aussi à la production biologique de s’épanouir. Trois profils de spécialisa­tion sont offerts : produc- tions laitière et végétale biologique­s, production animale monogastri­que biologique (porcine et avicole) et végétale biologique, production animale polygastri­que biologique (ovine, caprine et bovine) et végétale biologique.

Cet intérêt grandissan­t pour la production biologique se constate sur le terrain. Selon le Conseil des appellatio­ns réservées et des termes valorisant­s (CARTV), 2 084 entreprise­s agricoles détiennent actuelleme­nt la certificat­ion bio, une augmentati­on de 100 % en cinq ans. Les superficie­s en production biologique, incluant l’ensemble des sites d’élevage, de pâturage et autres, s’élèvent à près de 96 000 hectares.

La Table de développem­ent de la production biologique (TDPB) est en phase avec cet engouement. Mise en place par l’UPA en 2014, la TDPB est un lieu de concertati­on destiné aux intervenan­ts qui oeuvrent de près ou de loin au développem­ent de la production agricole biologique et, par la présence de la Filière biologique du Québec (FBQ), de sa mise en marché. Dès sa création, la TDPB s’est donné comme mission d’accompagne­r les producteur­s bio pour répondre à la demande de ce marché en croissance.

L’outil Web VirageBio ( viragebio.

craaq.qc.ca), réalisé par l’UPA en collaborat­ion avec le Centre de référence en agricultur­e et agroalimen­taire du Québec, le CETAB+ et la TDPB, est la plus récente initiative visant à appuyer les producteur­s. Il a été lancé lors de notre congrès général de décembre dernier et l’on y trouve une foule d’informatio­ns et de ressources pour guider les producteur­s dans leur démarche. Avis aux intéressés!

Le Québec a une longueur d’avance sur les autres provinces dans la production biologique, en grande partie grâce au travail de producteur­s pionniers dans le secteur. Je crois qu’il est important de conserver cette avance, car elle représente un net avantage sur les marchés. Comme le dit la campagne publicitai­re de la FBQ : « Le bio d’ici : ça vaut le coût! »

Le Québec a une longueur d’avance sur les autres provinces dans la production biologique.

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