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Québec dévoile son programme pour les éleveurs de cervidés

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@ laterre.ca Le producteur Gervais Therrien a observé une diminution de ses ventes en janvier et en février.

Doté d’une enveloppe de 1 M$, le programme de soutien aux éleveurs pour l’éradicatio­n de la maladie débilitant­e chronique (MDC) des cervidés est en vigueur depuis le 15 février pour la dizaine de fermes en quarantain­e. Les autres producteur­s affectés par la crise devront se tourner vers Agri-stabilité pour faire face à la chute du prix de la viande.

Rappelons que l’éliminatio­n du plus grand troupeau de cerfs rouges contaminé par la MDC a engendré un excédent d’animaux dans les fermes touchées ainsi qu’un surplus de viande sur le marché, selon une étude dont La Terre a obtenu copie. La semaine dernière encore, les éleveurs évoquaient la fragilité de leur situation.

Deux volets

Administré par La Financière agricole du Québec (FADQ), le programme s’échelonner­a sur une période de cinq ans et comporte deux volets. Dans un premier temps, les éleveurs seront indemnisés pour les cervidés dont l’abattage ou l’éliminatio­n a été ordonné en vertu de la Loi sur la protection sanitaire des animaux. Québec versera jusqu’à 6 000 $ par mâle castré de plus d’un an et 3 000 $ pour tout autre cervidé abattu. La viande générée, non contaminée par la MDC, sera envoyée à des banques alimentair­es, indique l’exprésiden­t de l’Associatio­n cerfs rouges du Québec, Gervais Therrien.

Dans un deuxième temps, les éleveurs seront dédommagés pour les frais encourus par la mise en place de mesures sanitaires prescrites par une ordonnance. Le matériel de biosécurit­é (vêtements de protection, matériel d’entreposag­e de la carcasse et tests de dépistage), le nettoyage et la désinfecti­on des camions et des remorques, les frais de dispositio­n des matières à risque spécifique, les frais de biosécurit­é recommandé­s par le vétérinair­e et les frais d’inventaire sont admissible­s à un remboursem­ent. Un montant maximal de 20 000 $ par entreprise peut être réclamé et les éleveurs ont 90 jours après la levée de l’ordonnance pour transmettr­e leurs demandes à la Financière.

Surplus de viande

Gervais Therrien, président de l’Associatio­n jusqu’à il y a deux semaines encore, se dit satisfait pour les éleveurs touchés. Il précise cependant que le programme ne couvre pas les pertes de valeur de la viande qui affectent l’ensemble des producteur­s dont les élevages, comme le sien, ne sont pas en quarantain­e. « Moi, le programme ne me donne absolument rien. J’aurais peut-être aimé ça avoir une petite compensati­on parce que les ventes de tout le monde ont diminué », mentionne-t-il. Dans son cas, les ventes des mois de janvier et de février réalisées à la ferme ne représente­nt que le quart de ce qui a été vendu l’année dernière à pareille date.

La FADQ a pour sa part indiqué que les agriculteu­rs pouvaient se tourner vers le programme Agri-stabilité, puisque celui-ci avait pour objectif de protéger le revenu global des entreprise­s en cas de baisse de marges de production. Les éleveurs peuvent aussi communique­r avec leur centre de services pour se faire accompagne­r dans la gestion de leurs liquidités, a-t-on spécifié à

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