L’Abattoir Ducharme obtient son agrément fédéral
Après plusieurs mois d’attente, l’Abattoir Ducharme, de Saint-Alphonse-de-Granby, a obtenu l’agrément fédéral pour sa production de volailles, mais aussi de lapins, le
18 février. Cette nouvelle reconnaissance risque de profiter à l’industrie cunicole du Québec.
L’entreprise basée en Montérégie est maintenant la seule au Québec à avoir l’aval du fédéral pour abattre des lapins. Pour le propriétaire Alexandre D’Amours, cette certification était fort attendue puisqu’elle est considérée comme un gage de qualité dans l’industrie et ouvre la porte aux marchés interprovincial et international.
L’entreprise avait commencé à abattre de 500 à 600 lapins par semaine en mai dernier. Lorsqu’elle a reçu l’agrément, sa production a pratiquement triplé, passant à environ 1 500 lapins chaque semaine. Malgré cette hausse, M. D’Amours estime qu’il est encore trop tôt pour savoir si les acheteurs de lapins québécois vont se tourner davantage vers son abattoir.
En croissance
Actuellement, l’un des plus importants distributeurs de lapins au Québec, la Ferme avicole d’Oka, fait principalement affaire avec l’abattoir Flintshire Farms, en Ontario. Le propriétaire Claude Dicaire, qui avait déjà commencé à confier certains volumes à l’Abattoir Ducharme, entend poursuivre sa collaboration avec l’entreprise. « C’est une très belle organisation […] et je me soucie de son évolution », a-t-il affirmé en entrevue à La Terre. Mais selon lui, le plus grand défi demeure le niveau de production des éleveurs de lapins.
Du côté de Cunico, distributeur basé à Laval, on entend confier la production des lapins élevés au Québec à l’Abattoir Ducharme dès la mi-mars. Cela représente un volume de 1 000 bêtes par mois. « Ça va nous permettre d’économiser les frais de transport [vers l’Ontario] et d’être plus compétitifs », affirme Isabelle Bourbeau, directrice des ventes. Cette dernière se dit confiante à l’égard de la qualité du travail de l’Abattoir Ducharme. Cunico maintiendra tout de même ses activités avec l’abattoir ontarien pour les éleveurs établis dans cette province.
Avenir prometteur
Le président du Syndicat des producteurs de lapins du Québec (SPLQ), Julien Pagé, croit pour sa part que « tous les ingrédients sont maintenant réu- nis » pour assurer un meilleur avenir à l’industrie. Devant une hausse de la demande des acheteurs, le Syndicat avait annoncé en novembre l’émission de 2 200 nouvelles parts de production intérimaires (PPI) pour des entreprises existantes et en démarrage. Cela représente une augmentation de plus de 40 % de la production.