Plomb : encore beaucoup d’équipements usagés non conformes
D’ici trois ans, toutes les érablières du Québec seront tenues de se conformer aux nouvelles normes californiennes sur la teneur en plomb de leurs équipements, sous peine de ne plus pouvoir livrer leur sirop à un acheteur qui exporte du sirop en Californie. Ceux des producteurs d’ici répondent-ils aux normes?
Pour en avoir une idée, le Centre Acer a effectué des tests sur 145 équipements d’érablières usagés, lesquels ont révélé que seulement 14 % avaient pu être certifiés conformes à la norme californienne sur le plomb.
Ces équipements, principalement fabriqués en laiton ( brass) et en bronze, contenaient un faible pourcentage de plomb. La majorité d’entre eux auraient tout de même pu se révéler conformes à la norme s’ils avaient été soumis à un test de corrosion, avance Martin Pelletier, responsable du dossier au Centre Acer. Or, plusieurs équipementiers ont refusé de le faire. Seuls Les Équipements Lapierre, Memprotec et Oberdorfer ont fait réaliser des tests de résistance à la corrosion, précise M. Pelletier.
« Les plus vieux équipements qui nous faisaient douter ont été analysés, commente David Loubier, responsable du marketing aux Équipements Lapierre. Les tests de corrosion ont permis d’en certifier certains, ce qui a évité aux clients de dépenser pour se mettre en règle. Lorsqu’on appose le sceau, on garantit que c’est conforme. »
Remplacer plutôt que tester
Vincent Pépin, copropriétaire de l’équi- pementier Dominion & Grimm, affirme qu’en raison du coût des tests de corrosion, ça ne vaut pas la peine de les faire subir aux pièces de faible valeur. Même pour les équipements plus onéreux, sa compagnie préfère suggérer de changer les composants contenant du plomb. « Plutôt que de dire au client que sa machine est “peut-être conforme”, on lui demande de l’apporter et on remplace les pièces qui renferment du plomb par d’autres qui sont conformes. Le producteur a alors la paix d’esprit et nous aussi », mentionne M. Pépin, qui ajoute être en mesure d’émettre alors un document garantissant à l’acériculteur que son équipement est conforme à la norme californienne sur le plomb.
Les Équipements d’érablière CDL ont également choisi cette voie en recommandant à leurs clients de remplacer les pièces qui contiennent du plomb, explique Vallier Chabot, directeur général.
Les manufacturiers de matériel neuf, comme Les Équipements Lapierre, Dominion & Grimm et Équipements d’érablière CDL, affirment avoir identifié tous les produits conformes à la norme californienne pour 2019. Les acériculteurs peuvent ainsi vérifier auprès de ces fabricants si c’est le cas pour les équipements achetés neufs.
Notons enfin qu’une vingtaine de conseillers techniques viennent tout juste d’être formés pour se rendre chez les producteurs et évaluer la conformité de leurs installations. La liste des conseillers est disponible sur le site du Centre Acer. Précisons que la conformité à la norme californienne n’est pas obligatoire puisque le sirop vendu pour l’instant au Québec n’y est pas soumis.