Néonicotinoïdes et glyphosate en hausse dans les cours d’eau du Québec
Je tiens à préciser que je ne suis pas productrice ni même membre de l’industrie. Je suis pleinement en faveur de l’agriculture biologique ou du moins, d’une agriculture raisonnée qui fait un usage parcimonieux des pesticides et non un emploi systématique comme c’est trop souvent le cas actuellement.
Cependant, accuser les agriculteurs de tous les maux est une façon beaucoup trop simple d’aborder le problème et pour certains, un excellent moyen de se déculpabiliser.
Les producteurs ont certainement leur part de responsabilité et doivent impérativement revoir leurs pratiques. Néanmoins, ils ne peuvent être tenus responsables de l’étiquetage des produits ou de la demande du marché à laquelle ils tentent de répondre. Ils doivent composer avec un marché extrêmement compétitif, mené par des joueurs oeuvrant à l’échelle mondiale, et ce, dans un quasi-monopole. Dans le contexte actuel, les agriculteurs tentent de répondre à la demande des acheteurs avec les moyens en leur possession, bien que ceux-ci soient questionnables à bien des égards.
Il serait également trop facile de blâmer uniquement l’industrie, car en fin de compte, qui achète les produits et qui crée la demande? Le consommateur. Je suis désolée si je vous déçois, mais on vit à une époque où le consommateur moyen veut du beau, bon, pas cher, et mûri à point. On se soucie peu d’où provient notre produit, comment il a été fabriqué et quand. On veut une tomate pas poquée et on se fout pas mal de savoir que notre cornichon vient de l’Inde. Et cette réalité s’applique à toutes les sphères de la consommation, pas seulement à l’agroalimentaire. Ce n’est peut-être pas votre cas et je vous en félicite, mais regardez autour de vous. Soyez lucide.
Un tel mode de consommation a inévitablement des conséquences sociales et environnementales qui ne peuvent être imputées qu’aux producteurs des produits. Chacun doit se remettre en question et faire des choix plus éclairés.
En tant que société, en tant qu’humanité, nous ne pouvons nous contenter de pointer du doigt un acteur et nous décharger de toute responsabilité face à un problème aussi important. Ça serait trop simple, trop facile. Nous devons réfléchir, collectivement, en impliquant les consommateurs et les producteurs, parce qu’après tout, sans eux, nos assiettes seraient bien vides.