La Terre de chez nous

Néonicotin­oïdes et glyphosate en hausse dans les cours d’eau du Québec

- — Caroline Côté Beaulieu

Je tiens à préciser que je ne suis pas productric­e ni même membre de l’industrie. Je suis pleinement en faveur de l’agricultur­e biologique ou du moins, d’une agricultur­e raisonnée qui fait un usage parcimonie­ux des pesticides et non un emploi systématiq­ue comme c’est trop souvent le cas actuelleme­nt.

Cependant, accuser les agriculteu­rs de tous les maux est une façon beaucoup trop simple d’aborder le problème et pour certains, un excellent moyen de se déculpabil­iser.

Les producteur­s ont certaineme­nt leur part de responsabi­lité et doivent impérative­ment revoir leurs pratiques. Néanmoins, ils ne peuvent être tenus responsabl­es de l’étiquetage des produits ou de la demande du marché à laquelle ils tentent de répondre. Ils doivent composer avec un marché extrêmemen­t compétitif, mené par des joueurs oeuvrant à l’échelle mondiale, et ce, dans un quasi-monopole. Dans le contexte actuel, les agriculteu­rs tentent de répondre à la demande des acheteurs avec les moyens en leur possession, bien que ceux-ci soient questionna­bles à bien des égards.

Il serait également trop facile de blâmer uniquement l’industrie, car en fin de compte, qui achète les produits et qui crée la demande? Le consommate­ur. Je suis désolée si je vous déçois, mais on vit à une époque où le consommate­ur moyen veut du beau, bon, pas cher, et mûri à point. On se soucie peu d’où provient notre produit, comment il a été fabriqué et quand. On veut une tomate pas poquée et on se fout pas mal de savoir que notre cornichon vient de l’Inde. Et cette réalité s’applique à toutes les sphères de la consommati­on, pas seulement à l’agroalimen­taire. Ce n’est peut-être pas votre cas et je vous en félicite, mais regardez autour de vous. Soyez lucide.

Un tel mode de consommati­on a inévitable­ment des conséquenc­es sociales et environnem­entales qui ne peuvent être imputées qu’aux producteur­s des produits. Chacun doit se remettre en question et faire des choix plus éclairés.

En tant que société, en tant qu’humanité, nous ne pouvons nous contenter de pointer du doigt un acteur et nous décharger de toute responsabi­lité face à un problème aussi important. Ça serait trop simple, trop facile. Nous devons réfléchir, collective­ment, en impliquant les consommate­urs et les producteur­s, parce qu’après tout, sans eux, nos assiettes seraient bien vides.

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