La CAQ tient ses promesses
QUÉBEC — La Coalition avenir Québec (CAQ) promettait beaucoup aux producteurs en campagne électorale. Dans son premier budget dévoilé le 21 mars, le gouvernement annonce 50 M$ par année sur cinq ans pour stimuler les investissements agricoles et déplafonne le Programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA). Québec s’abstient toutefois d’accorder des montants à des groupes précis.
En règle générale, la CAQ respecte un grand nombre d’engagements électoraux dans ce budget, notamment en éducation et en santé. L’augmentation globale des dépenses se chiffrera à 4,7 % en 2019-2020, et l’équilibre budgétaire sera maintenu.
Du côté des investissements agricoles, Québec poursuit sur la lancée du gouvernement précédent en injectant 250 M$ pour les cinq prochaines années. C’est donc sur 445 M$ que les producteurs pourront compter pour améliorer leurs infrastructures sur sept ans. L’argent proviendra des excédents de La Financière agricole du Québec (FADQ) et la répartition des fonds sera annoncée ultérieurement par le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne. En entrevue à La Terre, il a affirmé que ceux-ci seraient disponibles à partir du 1er avril.
Cet exercice budgétaire ne règle pas la question des taxes foncières agricoles, mais en attendant une solution à long terme, Québec déplafonne le budget du PCTFA limité à 5 %, pour « que la part des taxes foncières payées par les producteurs pour les années 2019 et 2020 n’augmente pas »; une somme estimée de 25 à 30 M$. Cette mesure donnera le temps nécessaire au ministre pour réformer le Programme, bien que ses équipes, assure-t-il, soient déjà à pied d’oeuvre dans ce dossier. Des annonces sont prévues en 2019, a-t-il indiqué.
Pour le président de l’Union des producteurs agricoles ( UPA), Marcel Groleau, l’aide à l’investissement est « une excellente nouvelle », mais il déplore l’absence de références au plan vert agricole qu’il défend, un ensemble de mesures de soutien pour la bonne gestion environnementale des entreprises.
Rien aux groupes
Aucune mesure n’a été annoncée pour des groupes spécifiques dans le bud- get : rien n’est prévu pour les serres ni la relève. Il n’y a rien non plus pour compenser la hausse du salaire minimum. Le budget du ministère de l’Agriculture se situe autour de 969 M$ cette année. Cela inclut celui de la FADQ, qui demeure pratique- ment inchangé à 425 M$. À la lecture des documents remis aux journalistes, on peut toutefois constater qu’au cours du présent exercice qui se terminera le 31 mars, un surplus de 137,6 M$ sera dégagé par l’organisme, dont le cumul atteindra 781 M$.