Une première érablière chez… Domtar
AUDET — « Au prix où sont les érablières, on n’aurait pas pu s’en acheter une et penser que ça soit rentable. Mais en louant les érables et le fonds de terre à Domtar, on peut se lancer et espérer faire des profits d’ici cinq ans », résume Simon Bellegarde. Lui et sa conjointe Annie Grenier viennent d’aménager une érablière de 25 000 entailles à Audet, près de Lac-Mégantic, sur une portion des 160 000 hectares de forêt que possède la papetière Domtar. Cette compagnie loue déjà des entailles à des acériculteurs voisins de ses lots, mais c’est la première fois qu’elle permet que l’on bâtisse une cabane à sucre directement sur l’une de ses propriétés.
Une opportunité unique
Simon Bellegarde est un passionné d’acériculture. Il a travaillé durant toute sa jeunesse à la ferme et à l’érablière de son père. OEuvrant dans le domaine de la construction, il piaffait d’impatience de démarrer sa propre entreprise acéricole. « J’ai gagné du quota en 2016 au tirage au sort de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec [maintenant les Producteurs et productrices acéricoles du Québec]. Ensuite, j’ai négocié avec Domtar pendant un an. Mais le plus difficile a été de convaincre une institution financière de soutenir mon projet », indique l’homme de 36 ans. Les prêteurs trouvaient en effet risqué que ses installations soient entièrement situées sur un terrain loué à la papetière. Advenant que l’acériculteur ne respecte pas les termes du contrat qui l’unit à Domtar, il devra démanteler son bâtiment et partir avec tout son équipement.
L’ingénieur forestier responsable de ce genre de projet chez Domtar, Éric Lapointe, assure que si la papetière a accepté d’être partenaire avec Simon et Annie, ce n’est pas pour leur mettre des bâtons dans les roues. « Ce sont des jeunes de la relève qui ont une famille. On veut qu’ils réussissent. On s’est entendus sur de grandes balises à respecter, mais on est flexibles. Tout est basé sur la confiance », mentionne M. Lapointe.