Une campagne de sauvetage inusitée
La Fédération de producteurs des races patrimoniales du Québec (FPRPQ) est montée au créneau la semaine dernière afin d’éviter à une centaine de vaches Canadiennes de prendre le chemin de l’encan d’ici peu. La situation est urgente, car les deux éleveurs concernés doivent se départir de leur troupeau au cours des prochaines semaines.
Outre une campagne de sociofinancement sur la plateforme Gofundme, de nombreuses démarches ont été entreprises pour préserver d’abord et avant tout le patrimoine génétique de ces animaux qui reste à être établi précisément. « On veut protéger le patrimoine génétique nécessaire à la sauvegarde de l’espèce et ensuite le multiplier. C’est une race pure, c’est pour ça qu’on intervient. On pense que notre Canadienne a un potentiel inexploité, un peu comme la Holstein d’il y a 50 ans. On fait le pari qu’une fois qu’on aura assuré son avenir, on va pouvoir travailler à l’amélioration de son rendement », avance l’éleveuse et secrétaire-trésorière de la FPRPQ, Mélanie Gagné.
Au moment d’écrire ces lignes, de nombreux agriculteurs avaient démontré leur intérêt à acquérir quelques spécimens ou à accueillir des vaches en pension. La FPRPQ agit comme intermédiaire. « C’est un travail colossal », affirme Mme Gagné.
« [Un des éleveurs] éprouve des ennuis de santé. C’est impossible pour lui de vendre ses animaux individuellement. La seule option est d’acheter le lot au complet. On a inventorié les bêtes et la prochaine étape est d’établir des barèmes de prix pour chaque tranche d’âge afin d’arriver au prix total qui nous est demandé pour le troupeau. On souhaite que l’intérêt soit toujours là quand on communiquera les prix », explique la secrétaire-trésorière.
« J’espère qu’on aura de la place pour tous les animaux. Après, il faudra […] trouver une façon d’engager les acheteurs à accorder l’importance nécessaire à la génétique de leurs nouvelles pensionnaires », conclut Mélanie Gagné.